Célébrité d'Auvergne: Blaise Pascal.

Blaise Pascal, homme célèbre d’Auvergne.

    -Combien de grands noms appellent notre attention ! Le plus grand est celui de Pascal. C’est à Clermont (passage Vernine) que naquit, en 1623 (le 19 juin) :
   -« Cet homme qui a douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques ! Qui a treize ans avait fait le plus savant traité des sections coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité, qui à dix-huit ans avait réduit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement, qui à vingt-trois ans démontra le phénomène de
la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique, qui à cet âge où les autres hommes commencent à peines à vivre, avait achevé de parcourir le cercle des sciences humaines et tourna ses pensées vers la religion » (Châteaubriand)
 

   En 1642, la  machine arithmétique  "Pascalette ou Pascaline" pour abréger les calculs, la résolution du fameux problème de la roulette, les expériences  sur la pesanteur de l’air faites à Rouen, à Paris, et au sommet du Puy de Dôme, c’est-à-dire le baromètre, voilà ce que la science doit à Pascal.

    Il inventa aussi le « Haquet » ou brouette des vinaigriers, il conçut peut-être la première idée des « Omnibus » (carrosses à 5 sols) ; mais ce n’est encore là que la moindre partie de sa gloire : deux de ses ouvrages le mettent au premier rang parmi nos grands écrivains ; et il est à la fois l’un des créateurs et l’un des maîtres de notre prose. Il avait embrassé avec ardeur les doctrines des Jansénistes; en 1656, pour les venger des attaques des Jésuites, leurs adversaires, il écrivit ses « Lettres provinciales », chef-d’œuvre d’ironie cruelle et d’indignation éloquente. Il travaillait à la fin de sa vie à un grand ouvrage sur la religion ; il n’eut pas le temps de l’achever, mais on en a recueilli, sous le titre de « Pensées », des fragments admirables.

    Blaise Pascal fut d'une santé très fragile en 1662,  le 3 août sentant son heure arriver, il dicta un testament léguant la moitié de sa fortune aux pauvres, et  il mourut le 19 août à l’âge de trente-neuf ans, sans que l'on ne connaisse sa maladie.

   Pascal n’est pas seulement une des gloires de la France, son génie est de ceux qui honorent l’esprit humain.

(Extrait de : Notice historique sur l’Auvergne, 1876)
 

L'expérience sur l'apesanteur le 19 septembre 1648:

   Les montagnes du Puy-de-Dôme furent le théâtre des expériences qui devaient décider la grande question du déplacement des fluides. Pascal fit observer les variations du mercure dans le tube de Torricelli, depuis le pied de la montagne jusqu'à son sommet; à mesure que l'instrument s'élevait le fluide s'abaissait, et une différence de trois pouces marqua les deux positions extrêmes dont le fluide avait parcouru l'intervalle. Les conséquences de ces travaux importants furent faciles à saisir:
 

   "Il fallait se résoudre à soutenir que la nature avait plus horreur du vide au pied d'une montagne qu'à son sommet, ou reconnaître dans la pesanteur de l'air la cause inconnue de l'ascension des fluides."

Quelques "Pensées de Blaise Pascal"

"Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point, on le sait en mille chose"

"C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde."

"Fuyez un ennemi qui sait votre défaut."   

" C'est une maladie naturelle à l'homme de croire qu'il possède la vérité"      

"Je vous écris une longue lettre parce que je n'ai pas le temps d'en écrire une courte."

"Il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose, cette universalité est la plus belle"

"Si tous les hommes savaient ce que disent les uns des autres,il n'y aurait pas quatre amis dans le monde"

"Les rivières sont des chemins qui marchent et qui portent où l'on veut aller."          

"La méditation c'est une conscience claire de tout événement, un souffle apaisé, un accord avec le monde."

"Mien, tien. - Voilà le commencement et l'image de l'usurpation de toute la terre."

"On se demande souvent comment les hommes parviendront à s'entendre, s'il refusent toujours de s'écouter."

  "Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre."

"La nature : c’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part."

"Notre nature est dans le mouvement, le repos entier est la mort."

Le square Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand :

Dans l’apaisement du jardin, apaisement pris au lasso de la rue Montlosier, de la rue saint-Hérem et de la place d’Espagne.

Silence et solitude.

L’âme du divin est sous les branches, invisible, et force à penser.
Des moineaux élastiques rebondissent sur le gravier.

Un vieux, assis, fume. Sa pipe jette des bouffées rondes.

Il regarde la statue pensive sur la colonne blanche dans le ciel où les cent mille rameaux des arbres font un réseau.

Les oiseaux s’y vont prendre parfois.
Le soir. Deux files de lumière s’étirent autour du square.

Sur les bancs enfouis dans l’ombre des paroles murmurées coulent, coulent.
Oh ! Vision d’un baiser dans l’éclair d’un phare tout-à coup braqué.
Parmi la lune tombée sur la ville en sommeil, Pascal se souvient de la caresse entrevue et demande au ciel :
« Vaux-tu ce baiser ? ».

 

 

   

Sources :(Extrait de : Au fil du vent et des rues Clermontoises, Auvergne Littéraire).

               © Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.

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