Le Velay hier.
Devant la porte de chaque maison se tient une petite assemblée de dentellières ; elles ont mis leurs sièges en rond, et, tandis que, le carreau sur les genoux, elles font aller les petits fuseaux, elles causent, elles causent éperdument.
L’industrie de la dentelle fait ressembler la rue du village à un salon, un salon rarement balayé, où les porcs viennent rôder autour des dames en visite.
Plus la conversation s’anime, plus languit le mouvement des petits fuseaux. Alors une vieille se met à lire le chapelet ; la causerie s'interrompt, les fuseaux s’agitent, la besogne avance.
La dernière dizaine égrenée, l’humeur salonnière se réveille… Et c’est ainsi du matin au soir, depuis trois siècles.
Chaque quinzaine, le fabricant passe dans le village, il vient du Puy ou de Craponne ; il réunit ses ouvrières ; il leur paye l’ouvrage terminé ; il leur remet les cartons qu’il a dessinés lui-même ou bien qu’il a fait dessiner ; il leur vend en même temps le fil ou la soie.
Les nouveaux dessins sont fixés sur le carreau. Les groupes se reforment devant les maisons, et les petits fuseaux repartent ralentis par les conversations, accélérés quand l’aïeule dit son chapelet…
Sources : En flânant à travers la France, Velay et Auvergne, André Hallays.
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
Le blog de ceux qui aiment l'Auvergne, et de ceux qui ne la connaissent pas.
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