Le noyer d’Auvergne, du bois à l’huile.
Depuis toujours nos chemins et talus d’Auvergne semblent connaître cet arbre vigoureux et généreux, très présent il pousse partout, tantôt en lignées, ou isolé au milieu d’une parcelle.
Le noyer est très utilisé, autant pour ses fruits, son bois jusqu’aux racines, même ses feuilles sont cueillies pour faire breuvages et onctions diverses.
Il y a très longtemps, au moyen-âge, pour les feux de la Saint-Jean il était de coutume de faire bénir des bouquets composés de feuilles de noyer, lierre et fenouil cueilli avant
l’Angélus, puis ceux-ci étaient placés dans les maisons pour se protéger du tonnerre et du « Mal de la Saint-Jean » (Épilepsie).
Beaucoup de meubles Auvergnats ont été, et sont encore, tirés des troncs de cet arbre au bois contrasté et bien veiné acajou à presque noir, une variété a pris le nom de « Noyer noir d’Auvergne ». On trouve toutes sortes de meubles, des commodes, tables, buffets et bahuts ainsi que des lits. La loupe et la ronce, sont recherchées pour le décor d’objets plus raffinés, instruments de musiques, plaquage, marqueterie.
C’est pendant les longs mois de l’hiver, que les noix récoltées et misent à sécher sont décortiquées. Jadis des femmes les « Enoiseuses » ou toute la famille bien au chaud près de la cheminée, un petit marteau en main, cassaient à petits coups secs les coquilles dures pour en extraire les cerneaux.
Un travail long, qui serait pénible s'il n’était réalisé dans la joie familiale, avec souvent l’aide de voisins.
Quelques bouteilles de vin et une "Pompe" aux pommes, et ça finissait en chants et histoires à dormir debout, dans la bonne humeur. Il fallait plusieurs longues soirées d’hiver pour venir à bout de toute la récolte. Les cerneaux des noix remplissaient petit à petit les « Boges » tandis que les « calles » allaient rejoindre le feu avec modération toutefois, car riche en huile la flambée devenait rapidement spectaculaire, tout en dégageant une bonne odeur de pain cuit.
La dernière étape, consiste à apporter les sacs à l’huilerie, celle-ci se trouve généralement près d’une rivière, utilisant l’énergie de celle-ci pour faire tourner les différentes meules, broyeurs et presses du moulin.
D'abord, le broyage des cerneaux, à la meule pour les plus anciennes installations ou au broyeur mécanique.
Puis le mélange obtenu est passé quelques minutes dans une grande marmite chauffée au bois, et remué constamment cette opération apporte ce délicieux petit goût de pain grillé et noisettes qui est si caractéristique.
Il ne reste plus qu'à presser alors, pour voir couler le liquide jaune comme de l'or, un peu trouble au début, impossible de ne pas passer un doigt sous le filet jaune encore tiède, pour apprécier avec plaisir le fruit de son long travail hivernal.
Sources : L'Huilerie de Saint Amant Tallende, Puy-de-Dôme.
Photos © Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
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