Les oiseaux.
Il y avait un village très-prospère, et renommé pour les fruits que cultivaient ses habitants, chaque chaumière était environnée d’un verger rempli d’arbres fruitiers dont la culture était source de bien-être pour le pays.
Mais, tout à leurs intérêts matériels, ces gens intéressés négligeaient tout à fait les soins qu’ils auraient dû donner à l’éducation de leurs enfants, ils les laissaient vagabonder, au lieu de les obliger à se rendre à l’école.
Il n’aurait pas fallu cependant qu’ils touchassent aux fruits, qui étaient comptés, et sous ce rapport, du moins, on était très sévère, mais, comme l’oisiveté porte à faire le mal, ils faisaient la guerre aux oiseaux du bon Dieu qui venaient établir leurs nids dans les arbres, ils se faisaient un jeu de les tourmenter et de dérober leurs petits.
Qu’arriva-t-il ? Les oiseaux se détournèrent de ces parages inhospitaliers, ils cherchèrent d’autres asiles, et le merle et le rossignol portèrent ailleurs leurs doux chants. Puis les chenilles que ces divers oiseaux détruisaient, et qui sont nuisibles aux arbres, se multiplièrent sans obstacles et s’accrurent si rapidement, que les soins des jardiniers ne purent suffire à les extirper ; ces insectes détruisirent le feuillage et les fleurs, la récolte des fruits fut presque nulle, et le pays, privé de ce qui avait fait sa prospérité, tomba bientôt dans une très grande misère.
Moralité :
Dans la nature tout s’enchaîne
Qui trouble un si bel ordre en doit porter la peine.
Sources : Morale Enfantine, A. Bordot.
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