Vieille locomotive.
Son long cou piqué sur son ventre rond,
Nez culotté, fort tapageuse,
Elle conserve en son giron
L’ardent foyer de sa jeunesse heureuse.
Il faut bien, hélas ! Le reconnaître,
Son vieil amant noir et velu
En vérité, ne pense plus
Qu'au coup de blanc, l’infâme traître !
-« Regarde, lui dit-elle, mon long corps
Qui se tord
Au flanc de la vallée…
Oui, je sais bien, je suis un peu hâlée,
Mais rappelle-toi mes cheveux
Qui, t’enlaçant quand tu le veux,
Se gonflant et s’étirent
Pour rire… »
-« Ta noire cheminée
Qui se croit
Comme un roi
Dignement couronnée
N’est qu’une torche de fer
Qui répand dans les airs
Ses flocons roulants de fumée.
Crois-moi, c’est le dépôt qu'il te faudrait,
Allons ! Quitte cet air canaille,
Car ta vieille ferraille
N’a plus pour moi d’attrait ».
Alors, infiniment lasse, elle souffle…
Et s’essouffle,
Crachant son dépit, haletant
En montant.
Louis Gardet.
Sources : Louis Gardet.
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
Le blog de ceux qui aiment l'Auvergne, et de ceux qui ne la connaissent pas.
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