L'Auvergne et ses origines.
Clermont-Ferrand, la chaîne des Puys. |
"Avant de mettre sous les yeux du lecteur les nombreuses preuves qui font remonter aux temps apostoliques l’origine de l’Eglise d’Auvergne, nous dirons quelques mots sur cette belle et riante province.
Elle est une des plus remarquable de France, par ses sites pittoresques et ses curiosités naturelles. Deux chaînes de montagnes, dont plusieurs sont d’origine volcanique et d’une grande élévation, ferment une vaste et magnifique vallée connue sous le nom de : Limagne.
Cette vallée, qui aujourd’hui fait la beauté et la richesse de l’Auvergne, était autrefois un lac immense, formé sans doute, par les bouleversements que produirent les eaux du
déluge. La science géologique en fournit une preuve dans les coteaux qui environnent cette vaste et fertile plaine, coteaux formés par des alluvions, dans lesquelles on trouve des couches de différents débris.
déluge. La science géologique en fournit une preuve dans les coteaux qui environnent cette vaste et fertile plaine, coteaux formés par des alluvions, dans lesquelles on trouve des couches de différents débris.
La plaine de la Limagne. |
D’après les savantes recherches de l’abbé Delarbre, les Tartares donnent encore aujourd’hui le nom de : Lemane à un grand amas d’eau, et les Grecs se servent du mot: Lémanos pour signifier un port, un lieu occupé par les eaux. On dira peut-être : mais comment aurait-on pu ouvrir un passage à une si grande quantité d’eau ? A cela on répond : avec ceux qui ont étudié la topologie du pays, que pour l’écoulement des eaux de ce lac, la Providence avait ménagé une issue vers le nord. Elle se trouve dans un détroit d’environ quinze kilomètres de longueur, où les deux rangées de collines entre lesquels coule l’Allier se rapprochent quelquefois tellement qu’il reste à peine un kilomètre et demi d’ouverture.
C’est en Bourbonnais, depuis : Abrest, cinq kilomètres au-dessus de : Vichy, jusqu’à : Billy, dix kilomètres au-dessous, que se trouve ce détroit. Le grand et peut-être l’unique ouvrage qui ait été creusé dans ce détroit, se voit à l’ouest de : Creusier-le-Vieux, dans l’endroit que l’on appelle : Les Rases, expression native dit Delarbre, qui signifie coupure, percement.
La riche terre de Limagne. |
Une autre preuve, et celle-là est péremptoire, que la Limagne a été un lac, c’est la multitude des monts enflammés qui ont subsisté dans cette province et surtout sur les bords du : Lemane. Tous les gens instruits savent qu’il n’y a de volcans en travail que là où les pieds des montagnes sont continuellement baignées par de grande masse d’eau. Comment expliquer d’ailleurs l’extinction absolue de cette grande quantité de volcans dont il ne demeure pas un seul en ignition depuis plus de deux mille ans, si ce n’est par le dessèchement du : Lemane, qui est la cause principale de cette extinction.
Dans les temps primitifs, on voyait parfois exécuter des travaux gigantesques de ce genre. Le dessèchement des marais d’Argos, en Grèce, lesquels devinrent très fertiles, après leurs saignements, en sont un exemple ; Ainsi que la riche vallée du Tempé, qui au rapport de Diodore de Sicile, avait été couvert d’eau pendant des siècles. Qui sait si les premiers habitants de l’Auvergne n’étaient pas une colonie grecque, sous les yeux de laquelle s’étaient exécutés ces travaux, travaux qui avaient obtenu, pour la culture et l’assainissement de l’air les meilleurs résultats ?
Mais à quelle époque et combien y a t-il de siècles que le : Lemane a été vidé et asséché ? L’histoire n’en dit mot. Etienne de Byzance et d’autres graves auteurs rapportent que l’Auvergne était peuplée : 1341 ans avant l’ère Chrétienne, et 752 ans avant la fondation de Rome. En admettant ces dates, ce serait du temps de :Moise, 900 et quelques années après le déluge, qu’aurait été desséché le vaste bassin de la Limagne, dont la surface a une longueur de 60 à 80 kilomètres environ, sur une largeur qui varie de 5 à 20 kilomètres. Ce dut être à la même époque, ou peu après, qu’on perça, entre :Artonne et st Myon, un rocher d’un kilomètre environ de longueur, dont l’existence formait un autre lac dans la plaine de : Ville-Morge, qui s’étend de : Combronde au-delà de Jozerand.
Une tradition erronée attribue aux Anglais l’exécution de ce travail, mais il a été fait bien longtemps avant qu’il fut question des Anglais. Une preuve sans réplique est l’antiquité de Combronde, qui se trouvait sur une partie de l’emplacement de ce lac, était connu du temps des Romains sous le nom de : Lucia. Ce qui est certain, c’est qu’il y a plus de 2000 ans que le souvenir de ce lac et celui du : Lemane sont effacés de la mémoire de nos ancêtres ; Jules César n’en dit pas mot, quoique pendant neuf ans que dura la guerre des gaules, il ait parcouru tant de fois l’Auvergne. St Sidoine Apollinaire et st Grégoire de Tours gardent le même silence.
On ignore à quelle époque les Auvergnats se constituèrent en Monarchie, la date de ce fait se perd dans la nuit des temps.
La première fois qu’il est fait mention d’eux, c’est quand les Gaulois pénétrèrent en Italie, 150 ans après la fondation de Rome. Les Auvergnats formaient alors une tribu puissante qui commençait à devenir redoutable. Strabon rapporte que leur royaume s’étendait de l’Océan à Marseille. Jules César, il est vrai, lui donne moins d’étendue, mais il le regarde comme le premier et le plus puissant de la Gaule. On ne connaît les noms que de deux de ses rois : le premier s’appelait : Luérius et le dernier : Biruitus, qui fut chargé de fers et conduit en Italie, où il mourut, 125 ans avant Jésus-Christ.
Vercingétorix. |
La religion de nos ancêtres, à cette époque reculée, était le Druidisme, il enseignait deux grandes vérités laissées par Noé à ses enfants : L’existence d’un Dieu unique et l’immortalité de l’âme. Mais que d’erreurs étaient venues obscurcir les deux points lumineux de la religion primitive ! Il était prescrit, à ceux qui suivaient ce culte, de rendre des honneurs divins au vent, au tonnerre, aux rivières, aux bois aux lacs et aux montagnes, et on devait leur immoler de nombreuses victimes humaines. C’était sur de grossiers autels de pierres, comme on en voit encore un à st Nectaire, qu’un père et une mère se voyaient obligés d’égorger leurs enfants, en vertu des prescriptions de ce culte barbare.
Saint Austremoine. |
Tel était l’état moral et religieux des peuples païens en général et en particulier de ce pays, quand Saint Austremoine vint y apporter la lumière de l’évangile, et faire de ses habitants de zélés et fermes adorateurs du Christ. La religion catholique a pris dans ce sol béni de telles racines, qu’après dix sept cents ans, elle brille encore d’une lumière assez vive, malgré tous les efforts de l’impiété et des révolutionnaires pour l’éteindre, surtout dans les jours mauvais où nous vivons."
Ces détails sont tirés des auteurs ci-dessous :
Sidoine Apollinaire, Grégoire de Tours, Savaron, Lacoste, Delarbre.
Sources : l'Auvergne Chrétienne du 1er siècle à 1880, Gallica
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
Le blog de ceux qui aiment l'Auvergne et de ceux qui ne la connaissent pas.
Sources : Les Albums collections : Mariages/Communions, CPA, Vieux Papiers, Couples, Automobiles, Portraits, Lieux, Groupes, CDV, Militaria, Ecoles. Photos toutes originales et inédites. © Textes et Photos Regards et Vie d'Auvergne.Vous pouvez laisser un commentaire au bas de l'article.
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