Chien de chasse auvergnat.
Le « Braque, Bleu d'Auvergne »
Est un grand chien, à grandes plaques d’un noir « bleu » et le reste du corps truité noir sur blanc, formant une teinte bleue, sans aucune tache feu, ce qui le disqualifie entièrement.
La tête est régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche sur le front.
Il est fortement membré, sans lourdeur, et, a plutôt l’apparence d’un chien léger.
C’est le seul chien d’arrêt français qui soit à taches noires. Dans toutes les autres races,
si la robe est noire ou tachée de noir, on retrouve en cherchant bien le croisement avec le pointer noir.
si la robe est noire ou tachée de noir, on retrouve en cherchant bien le croisement avec le pointer noir.
Aussi, attribue-t-on en Auvergne, à ces braques, une origine toute particulière, on prétend, en effet, qu'ils ont été importés par les Chevaliers de Malte dans cette contrée où il y avait autrefois de nombreuses commanderies.
Le braque d'Auvergne est, dit-on, d’une grande finesse de nez, sa chasse est plus vive que celle du vieux braque, elle est brillante et méthodique, sa queue est restreinte, battant bien le terrain en croisant, il chasse de haut nez, son arrêt est des plus fermes, il va au fourré et à l’eau.
Braque Bleu d'Auvergne. |
Description :
Tête : Ronde et large régulièrement marquée de noir, avec une raie blanche entre les yeux, museau carré avec babines demi-longues.
Oreille : Courte, bien placée.
Oeil : Petit, rétine rosée.
Nez : Noir, largement ouvert.
Cou : Sans fanon, et fort.
Poitrine : Large et profonde.
Épaules : Saillantes, légèrement en dehors.
Côtes : Saillantes.
Rein : Court, fort et large.
Pattes : Sèches et nerveuses, cuisse saillante en fuseau, assez gigoté.
Pied : De lièvre.
Fouet : Demi-gros et long, à l’état naturel (car il est le plus souvent écourté).
Couleur : Truité noir sur blanc, formant une teinte bleue avec larges taches noir foncé, sans aucune tache feu.
Poil : Un peu gros et luisant.
Taille : 59 à 63 centimètres
Apparence générale :
Chien fortement membré avec élégance et légèreté.
J. de Coninck.
Le Braque bleu d’Auvergne date de fort longtemps, si l’on consulte les annales de la cynophilie, on retrouve ses origines importées par les Chevaliers de Malte, qui eurent alors une race très voisine de celle connue de nos jours et qui portait alors le nom de
« Pointer Bleu de Galles » ou « Chien bleu de Galles ». l’appellation plus générale de « Chien Bleu de Galles » est préférable à celle de « Pointer » car, effectivement, l’actuel Braque Bleu d’Auvergne n’a rien du Pointer, et le standard indique d’ailleurs les différences fondamentales qui existent entre ces deux races.
Après 1798, quand les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem furent vaincus et dispersés par Bonaparte, un de ces exilés, M. de Fargues, vint se retirer dans sa propriété à Saint-Saury, proche d’Aurillac. Il avait importé un « Chien Maltais », qui devait être l’ancêtre des « Bleu d’Auvergne » actuel.
Très musclé et fortement charpenté, ce chien est, sur le terrain, extrêmement actif ; il a été créé pour travailler dans un pays rocheux, accidenté, par conséquent pour fournir un effort durable dans le rude pays de montagne.
Il fallait donc, pour faire sortir ce gibier de cet asile presque inviolable, un chien solide, ayant un excellent nez et capable de pister la « rouge » avec entrain au milieu de l’exubérance d’une végétation toujours très dense sur un humus fécond et profond.
Le Braque Bleu d’Auvergne remplit toutes ces conditions ; il est « l’enfant du Pays », un peu comme « le gars de la montagne » ; il s’y complaît, il connaît les "refuites" et les dangers, il y évolue avec une maestria que d’autres chiens continentaux, excellents sur d’autres terrains, ne pourraient atteindre.
Et, si vous l'exilé, si vous l’implantez dans une région de plaine, le Bleu d’Auvergne a cette incomparable qualité d’adaptation qui en fait toute sa valeur personnelle ; il ne boude pas, il ne semble pas avoir de nostalgie de son pays d’origine, et il chasse aussi bien le perdreau gris que le lièvre en région plate.
Mais c’est un « poil ras », à la robe soyeuse, riche et légère, qui ne supporte pas l’eau glacée : pour le marais, je ne vous le conseille pas. Il est certain que si vous vouliez le forcer à chasser la sauvagine, il s’en acquitterait avec toute la bonne volonté dont il est capable ; mais vous ne sauriez le conserver longtemps en bonne forme, car sa construction anatomique lui refuse cette destination.
Sur la plume, en fin de saison, il a tendance à bourrer, et quelquefois aussi sur le lièvre qui déboule un peu vite sous son nez ; mais ceci n’est qu’une question d’autorité de la part du maître, qui doit rester ferme et commander énergiquement, tout en sachant gâter son chien à l’occasion. La parole et son intonation font toujours plus d’effet sur le chien que la cravache : certes, une correction est méritée sur une faute grave, mais il n’en faut point abuser, sous peine d’obtenir l’inverse du but à attendre et de dégoûter le chien dans son travail.
C’est pourquoi, en matière de dressage, il faut avoir, non seulement une patience à toute épreuve tant que le chien n’a pas compris ce qu’on exige de lui, mais encore un certain doigté qui ne s’acquiert qu’avec de la pratique et en restant toujours en contact avec l’élève.
Le Braque Bleu d'Auvergne rapporte bien, mais certains sujets ont la dent dure et c’est un défaut bien difficile à faire passer.
Si vous chassez en terrain montagneux, boisé, difficile, où la sécheresse et la chaleur sont à craindre pour la plus grande partie de l’année, le Bleu d’Auvergne est tout indiqué : taillé en athlète, ayant beaucoup de fond, il ne souffre pas des longues randonnées sous le soleil de septembre, et vous aurez, avec ce chien, une grande satisfaction.
Et, si vous poursuivez les compagnies de perdrix rouges, là-haut, sur les crêtes et dans les éboulis, n’oubliez pas qu’elles voisinent souvent avec la vipère invisible et traîtresse ; un chien actif, qui quête souvent le nez à terre, est sujet à être mordu en pleine action de chasse. Emportez votre trousse protectrice.
R.Guinot, Rustica, 1937.
Sources: R. Guinot, Rustica, 1937.
Les races françaises de chiens d'arrêt, J. de Coninck, dessin de P. Mahler, 1891.
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
Le blog de ceux qui aiment l'Auvergne, et de ceux qui ne la connaissent pas.
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