Le coquelicot.
Je ne t’ai pas chanté dans tes jours de jeunesse,
Lorsqu’avec tes pareils tu couvrais les sillons,
S’ébattant dans les blés sous d’éclatants pompons.
Ah ! Que de vermillon sous le soleil splendide
Qui faisait à la brise onduler vos couleurs !
Le malade affaibli, de la chaleur avide,
Sentait à leur reflet s’engourdir ses douleurs…
Et que vous étiez beaux, fiers soldats sans armure !
On eût dit que c’était plutôt vous les moissons !
De vos hardis propos, de votre enluminure,
Les bleuets rougissaient, ces humbles compagnons !
L’astre s’est éloigné ; la récolte est passée :
Avec les foins coupés tombent vos bataillons.
La campagne est remise à la prochaine année :
Seuls, quelques-uns de vous restent, derniers plantons.
T’apercevant, penché sur ta tige, vieux brave,
Vétéran mutilé, moi, je t’ai fait cueillir,
Tout reluisant encor de l’ardeur de la lave ;
Les enfants, sans souci, t’eussent laissé périr.
Ce feu qui t’animait, qui deviendra poussière,
Fané, se serai vite évanoui dans l’air ;
Je te serre avec soin, et, dans mon reliquaire
Tu garderas au moins ton aspect vif et clair.
Sources: texte: La Poésie des Fleurs.
Photo: Alain Michel ©
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
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