Mon voisin le Puy Courny.
De la fenêtre de ma chambre
J'aperçois, nimbé d'infini,
Couleur d'aurore et couleur d'ambre,
Mon fier voisin, le Puy Courny.
Pour le charme des citadins
Il porte une route en écharpe
Et se couronne de sapins
Où le vent fait pleurer sa harpe.
En automne, par ces matins
Où pleure l'aube frissonnante,
Dés qu'elle entr'ouvre les satins
Qui ferment la céleste tente,
Le soleil, disque d'or terni,
Pour sa quotidienne fête,
S'élance et roule sur la crête
De mon voisin le Puy Courny.
La fuite des mois lui chiffonne
Une robe aux reflets changeants,
Verte en été, blonde en automne,
Égayée au matin d'argent.
Quand le moutonnement des brumes
Le lèche de son flot mouvant
Comme de marines écumes.
Et voile son socle puissant,
Son chef altier semble l'étrave
D'un navire silencieux
Cinglant sans bruit, robuste et grave,
Vers un destin mystérieux.
Toujours flagellé par les vents,
Souvent touché par les orages,
Il arrive du fond des âges
Lourd de souvenirs émouvants.
Toutes les bêtes primitives,
Les mammouths, les ours, les aurochs,
Dans leurs errances fugitives
Ont dévalé parmi ses rocs.
Et si, par une nuit sans lune
Vous osiez aborder ces lieux
Dominant la crainte importune
Et tenant grands ouverts vos yeux,
Vous pourriez avoir la fortune
Elle rit aux audacieux
D'entendre au sein de la nuit brune
Passer leur galop furieux.
Il vit d'une exaltante vie,
Lourd de passé, fort d'avenir,
Versant à flots la poésie
De la force et du souvenir...
De la fenêtre de ma chambre
J'aperçois, nimbé d'infini,
Couleur d'aurore et couleur d'ambre,
Mon fier voisin le Puy Courny.
Abel Beaufrère.
Sources : Texte : Abel Beaufrère, l'Auvergne Littéraire et artistique 1925.
regardsetviedauvergne.fr
Regards et Vie d'Auvergne le blog de ceux qui l'aiment et de ceux qui ne la connaissent pas.
Pour François : Anciens baraquements militaires aujourd'hui disparus dans un quartier truffé d'immeubles résidentiels.
RépondreSupprimerPour Michel : c'est l'ancien barra....
RépondreSupprimer