En route ! Sur les routes grises,
Par les campagnes indécises
Qu'on devine à chaque détour,
Mes yeux suivent aux vitres ternes
La lueur morne des lanternes,
Dans la clarté du petit jour.
Les bourgs surgissent des vallées,
D'entre les gazes envolées
Que font les brouillards du matin.
Près des églises, les calvaires
Se fleurissent de primevères
Et l'angelus tinte au lointain.
La goutte de rosée agrafe
Sa perle aux fils du télégraphe,
Les toits s'allument peu à peu,
Des étincelles obstinées
Volent autour des cheminées,
Comme des moucherons de feu.
Bien des paysages féeriques,
Bien des bornes kilométriques,
Bien des heurts et bien des cahots,
Et voici que l'on se goberge
Dans la grand 'salle de l'auberge,
Où le vin déborde des pots.
La servante passe la soupe,
Une autre dans la tourte coupe
Le larges morceaux de pain bis,
Un carreau donne sur l'étable,
Et nous voyons, de notre table,
Le pâtre qui trait les brebis.
Jean Ajalbert.
Source : texte de Jean Ajalbert, Revue Artistique et Littéraire de la Société des Originaires du Massif-Central : La Musette, 1909.
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