A ma mère. (Poème)

A ma mère.
 

Depuis que tu n’es plus, Ô Mère bien-aimée,
Depuis que ta paupière est à jamais fermée
Et que ta chère voix s’est tue, je comprends mieux
L’ineffable clarté qui brillait dans tes yeux
Et les accents émus de ta douce parole.

Il me souvient du temps, où léger et frivole
J’allais sous ton regard à mes plaisirs d’enfant,
Où je venais vers toi, joyeux et triomphant,
Sous tes baisers bruyants courbant ma tête blonde,
Ne comprenant pas bien ta tendresse profonde
Et m’imprégnant de ton Amour sans le savoir. 

Il me souvient du temps où, jeune et plein d’espoir,
Pour moi chaque matin était un jour de fête.
Je te disais alors mes rêves de poète,
Et tu me souriais, et tu m’encourageais.
Et ta main caressait mon front, quand je songeais.
Nous faisions tous les deux mes premières études.
Tu veillais sur mes jours ; et tes inquiétudes
Quelquefois m’irritaient et me rendaient méchant.

Ah ! J’ignorais encor combien pur et touchant
Et combien précieux est l’Amour d’une mère.
Il a fallu la mort et la douleur amère
Pour m’enseigner le prix de tes soins incessants.
O Mère ! Je te pleure aujourd’hui. Je ressens
Le vide que ta mort a laissé dans ma vie
Sur le flot éternel sans borne et sans reflux ;
Et je t’aime bien mieux depuis que tu n’es plus.

De même, cher pays, ô terre bien-aimée,
Auvergne, où s’écoula ma jeunesse charmée,
Depuis que le hasard m’exila dans Paris,
J’ai le regret du sol natal, et j’ai compris
Tes sommets imposants et tes grands paysages,
Tes souvenirs lointains, tes mœurs et tes usages ;
J’évoque tes prés verts, tes moissons et tes bois
Et mon rêve te voit plus belle qu’autrefois.




Sources : Poèmes d’Auvergne, Gabriel Marc.
                  © Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
               Le blog de ceux qui aiment l'Auvergne et de ceux qui ne la connaissent pas.

 

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