Histoire de Fées en Auvergne.

Les Fées et l'Auvergne.


Le lac des Fades, des fées, Auvergne.

   Dans l’Auvergne, dont la population toute celtique n’a pour ainsi dire subi aucun mélange, ce sont encore les vieux monuments druidiques que les Fées ont choisi pour demeure.

   Près du village de Pignols, à cinq lieues de Saint-Flour, il y a un dolmen situé dans un lieu qu’on nomme "La Tioule de las Fadas". On raconte à ce sujet qu’une Fée, qui se plaisait à garder les moutons dans l’endroit même qu’occupe le monument, résolut de se mettre à l’abri des pluies et des orages, elle alla
bien loin, bien loin chercher des masses de granit, que dix bœufs ne remueraient, et leur donna la forme d’une maisonnette.

   A Giat, à « Pont-au-Mur » et en plusieurs endroits de l’Auvergne, nous avons trouvé un tumulus et plusieurs dolmens qui passent également pour être la demeure des Fées. Enfin, il existe peu de provinces en France où la croyance à ces êtres surnaturels se soit conservée plus que dans l’ancienne Arvernie.

   A la Bourboule, près du Mont-d-Or une « Roche de Fée » attire l’attention des personnes qui visitent les eaux minérales de cette localité.


La Roche Vendeix, Auvergne.

  C’est un rocher de granit, situé à une petite distance de la Dordogne, dont la surface est plate et légèrement inclinée du côté opposé à la rivière. Les cavités que l’on aperçoit à cette surface sont attribuées à des Fées, qui avaient autrefois pris ce pays sous leur protection ; elles étaient bonnes, et aimables, et avaient rendu de grands services, en coupant le rocher, afin de donner issue aux eaux que cette digue retenaient captives et qui formaient un lac de la Bourboule. Par ce moyen, la vallée devint cultivée ; on y établi de belles prairies, et les eaux thermales qui se perdaient dans le lac devinrent visibles et furent recueillies. Les Fées enseignèrent aux habitants leurs propriétés, et l’on assure même qu’elles y prirent des bains. Outre ces bienfaits, elles protégeaient encore les environs contre les excursions du célèbre routier » Aimerigot Marcel », qui occupait, au XIV è siècle, le château de la Roche-Vendaix, et qui étendait partout ses ravages.
Un jour pourtant, en mémoire d’un événement heureux que l’on ne raconte pas, les Fées, retirées sur leur rocher, chantaient en buvant de la bière et en mangeant une omelette, lorsqu’elles furent surprises par « Aimerigot », qui les avait aperçues de Vendaix, et qui, vînt en toute hâte, s’emparer du local où elles se trouvaient. Les Fées n’eurent que le temps de s’échapper par des moyens qui leur étaient connus, et elles abandonnèrent définitivement le pays, où elles avaient répandu de si grands bienfaits.

   Dans la partie orientale de l’Auvergne, que l’on nomme le Livradois, les anciens racontent que la plaine ne formait autrefois qu’un grand lac, si profond, que les montagnes environnantes baignaient leurs sommets dans ses eaux. Ils disent que l’on voyait, il n’y a pas longtemps encore, des anneaux scellés aux roches granitiques sur lesquels s’élèvent, d’un côté, Cornillon, et de l’autre, Clavelier et Mont-Ravel, qui étaient destinés à attacher les barques.

   Suivant la même tradition, on avait fait sauter, au moyen de mines chargées à poudre, les gigantesques rochers de la Tour-Goyon. Au moment où le lac fut débondé, il produisit un torrent furieux, qui entraîna tout ce qu’il rencontra. Ce fut à cette occasion que les habitants se brouillèrent à mort avec les Fades ou Fées du pays. En brisant et retournant tous ces rochers, les ouvriers étaient arrivés jusqu’aux cavernes profondes où habitaient les Fades, ils avaient ainsi profané leurs retraites mystérieuses et enlevé nombre de leurs enfants. Un beau matin, pour se venger, elles enlevèrent à leur tour tous les nouveau-nés chrétiens des environs, et elles répondaient aux supplications à des mères éplorées :


Randa nou noutri Fadou (1)
Vou randren voutri Saladou.(2)

   Force fut bien de promettre l’échange, mais lorsque les Fades aperçurent sur les lèvres de leurs nourrissons le sel baptismal, et qu’elles les virent faire le signe de la croix, elles connurent qu’on en avait fait des chrétiens, et qu’ils étaient « défadés ».

   Elles les repoussèrent durement et les déposèrent bien vite sur les rochers, sur les branches d’arbres, et s’enfuirent, en poussant des cris aigus, cacher leur honte et leur malheur dans les rochers de Morel et dans les profondeurs redoutées de Lavaure.

   Les enfants des Fées furent repris et soignés par les femmes du pays, et plus tard même ils se marièrent avec les filles des habitants !


1) Fadou, enfant de Fée.
2) Saladou enfant salé, enfant baptisé.




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Sources : Histoire et traité des sciences occultes.
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