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Photo ancienne noir et blanc, famille devant une voiture Renault 4CV, vers 1960.

 Photo vintage.    Belle photo de famille auvergnate, peut-être à Vichy, la voiture est une 4cv Renault, reconnaissable avec ses portes à ouvertures à droite, petite particularité, sur l'aile avant se trouve une flèche peinte en direction du phare. (?)  Source :  © photo véritable, originale et sans retouche des albums collections de Regards et Vie d'Auvergne. N'hésitez pas à laisser un commentaire  au bas des articles ou sur les réseaux sociaux.. Merci de votre visite et à bientôt. 

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Auvergne, fête foraine.


Fête foraine.


   C'est le royaume de l'incohérence et de l'hystérie. Les gens ont des visages congestionnés et horriblement hilares, les manèges sont vertigineux, et les pitres lamentables, les lutteurs et les belluaires transpirent comme en rut, les camelots ont le verbe haut et le parler gras.
   L'acétylène empeste l'atmosphère lourde déjà des senteurs écœurantes de guimauve, de frites et de parfums.
   La foule pue comme un bouc gigantesque. Elle est mouvante comme l'océan, bourdonnante comme une ruche.
   Les orgues sont haletantes. Les cuivres sont plaintifs. c'est une symphonie pourtant, une symphonie d'une telle hideur qu'elle en devient belle, belle de ridicule
et de naïveté.
   De loin, la chose apparaît comme un champ où grouillent des fourmis, autour de champignons anormaux et rotatifs.
   Quand on s'approche, les fourmis prennent forme humaine, mais on s'aperçoit que l'on a accroché aux champignons des nacelles, des chevaux ou des porcs sur lesquels des êtres échevelés se cramponnent affolés par la vitesse, avec une sorte de frénésie lubrique.
   Pressé en cet agglomérat de poitrines, de bras et de jambes, on participe en quelque sorte à la vie immense de cet être complexe : la foule. On en perçoit les sourds borborygmes, les frémissements.
   On se pénètre de sa sueur, de son odeur. On vit par elle et pour elle. Parfois des individualités renaissent. On entend des cris. Des êtres anonymes s'insultent pour des raisons obscures.
   Des attouchements se transmettent de sexe à sexe, et les femelles énamourées gloussent de désir.
   Pourtant l'hydre poursuit son mouvement, sans inquiétude pour les révolutions locales de son incommensurable organisme.
   Elle est l'érotisme, la haine, la bêtise et la laideur.
   Tout ce qui n'est pas elle l'attire. Les lumières, les oripeaux, le mouvement et le bruit.
Ainsi de la fête.


Daniel Isnard.



Sources : texte de Daniel Isnard, l'Auvergne littéraire Artistique et Félibréenne, 1925.
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