le frère et la sœur.
« Viens, Julie, disait Auguste à sa petite sœur, au moment où il se trouvait seul avec elle à la maison ; viens, nous allons chercher quelque friandise, et joliment nous régaler. »
« Je le veux bien, dit Julie, si tu peux me conduire dans un endroit où personne ne nous verra ».
« Eh ! bien, dit Auguste, allons dans la petite pièce qui sert de laiterie ; nous y trouverons un pot de crème double. »
« Non, répondit Julie, car cette pièce donne sur la rue, et il y a un homme qui fend du bois et qui nous verrait probablement. »
« Alors allons dans l’office, il s’y trouve des confitures, et nous en ferons des tartines. »
« Tu vois bien, reprit encore la petite fille, que la voisine est à sa fenêtre, il lui serait facile de nous apercevoir. »
« Allons donc manger des pommes à la cave, répartit le petit gourmand, là il fait si noir, que personne au monde ne pourra nous découvrir. »
« En es-tu bien sûr ? Répondit sa sœur, ne penses-tu plus à l’œil perçant de celui qui voit dans les ténèbres les plus obscures et pénètre les murs les plus épais ? »
Frappé de cette observation, Auguste rougit et dit à sa sœur :
« je comprends bien où tu en veux venir : maintenant, Dieu est présent partout, où pourrions-nous échapper à ses regards ? Loin de moi, maintenant, la pensée de l’offenser ! »
« je comprends bien où tu en veux venir : maintenant, Dieu est présent partout, où pourrions-nous échapper à ses regards ? Loin de moi, maintenant, la pensée de l’offenser ! »
Julie, contente de l’effet de ses observations, fit présent à son frère d’une belle image, représentant l’œil de Dieu entouré d’une auréole, et au bas de laquelle se trouvait cette légende :
Le lieu le plus caché pour Dieu n’a rien d’obscure,
La nuit, à ses regards, vaut le jour le plus pur.
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