Le sac de terre. (Morale)


Le sac de terre.

    Un homme riche voulant agrandir sa propriété et convoitant le champ d’une pauvre veuve, lui intenta un procès injuste qu’il réussit néanmoins à gagner en faisant valoir ses droits prétendus.
Dépouillée de l’héritage de ses pères et réduite à la mendicité, la pauvre femme revint le lendemain trouver le spoliateur et le conjura de lui accorder au moins une grâce, celle de lui laisser emporter un sac plein de terre provenant de ce champ qui avait été le sien.

« Faites, lui dit-il, je ne puis vous refuser une demande aussi peu onéreuse. »

La veuve remplit le sac de terre et dit :

« J’ai encore une demande à vous faire, aidez-moi, je vous prie, à charger ce
sac sur mes épaules. »

   Il s’y prêta de mauvaise grâce, mais sans le moyen de refuser à sa victime une prière faite si poliment, et qui ne lui coûtait pas un sou !
Étant peu habitué à soulever des fardeaux, il ne put venir à bout de placer le sac sur l’épaule de cette femme :

" Vous le voyez, lui dit-il, ce que vous me demandez est tout à fait impossible, ce sac de terre est trop lourd pour moi. "

« Puisque ce sac vous paraît déjà trop pesant, lui dit énergiquement la veuve, que sera-ce donc, quand il vous faudra supporter pour l’éternité le poids de ce champ tout entier, que mille sacs comme celui-ci ne sauraient contenir ! »

L’injuste détenteur fut frappé de ces paroles et, la grâce aidant, il reconnut tous ses torts, et restitua le champ à la pauvre veuve.

Moralité :

Garder le bien d’autrui, c’est ce fermer le ciel

Et porter dans l’enfer un remord éternel.





Sources : Morale Enfantine, A. Bordot, Gallica 
                © Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
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