La chaîne du forgeron.
Simon était un garçon d’une probité douteuse, sans être ouvertement voleur, il ne valait guère mieux. Trouvait-il quelque objet, il le retenait sans façon, quoi qu’il lui fût aisé d’en reconnaître le propriétaire.
Il passait un jour devant l’atelier d’un forgeron, non loin de la porte une belle chaîne de fer était étendue sur le pavé. Simon jeta autour de lui un œil inquiet, et, s’étant convaincu que personne ne pouvait l’apercevoir, il ramassa l’objet de sa convoitise. Mais tout à coup il jeta un cri de douleur, et la chaîne lui échappa des mains. Elle venait de sortir de la forge, il s’était cruellement brûlé.
L’ouvrier qui avait placé la chaîne sur le pavé pour la laisser refroidir accourut aux cris du jeune homme. « Tu mérites bien ce qui t’arrive, lui dit-il, et ta main ne porte que la peine du vol dont elle fut l’instrument, prends garde, si tu n’as pas désormais plus de conscience, qu’il t’arrive encore quelque chose de pis. »
Moralité :
Crains le bien du prochain comme charbons ardents,
Tu pourrais en souffrir les maux les plus cuisants.
Sources: la Morale enfantine, A.Bordot, Gallica
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
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