Le dernier article à la une :

Photo ancienne noir et blanc, famille devant une voiture Renault 4CV, vers 1960.

 Photo vintage.    Belle photo de famille auvergnate, peut-être à Vichy, la voiture est une 4cv Renault, reconnaissable avec ses portes à ouvertures à droite, petite particularité, sur l'aile avant se trouve une flèche peinte en direction du phare. (?)  Source :  © photo véritable, originale et sans retouche des albums collections de Regards et Vie d'Auvergne. N'hésitez pas à laisser un commentaire  au bas des articles ou sur les réseaux sociaux.. Merci de votre visite et à bientôt. 

TOP10 des articles les plus consultés :

Petit Abécédaire du langage Auvergnat.

Le jardin de Marie-Jeanne, un paillage bio, bon et beau.

Recette Auvergnate de la tarte à la bouillie.

Gastronomie régionale : le Millard aux cerises.

Devinettes et humour en patois Auvergnat.

Gastronomie régionale : la Pachade Auvergnate.

Visitons l'Auvergne : le monastère Bouddhiste Dhagpo Kundreul Ling à Biollet, Puy-de-Dôme.

Croyances, Coutumes, Superstitions de nos campagnes.

Visitons l'Auvergne : Le Gour de Tazenat, Puy-de-Dôme.

 Le quartier du Port de Clermont.

CPA rue du Port , Clermont-Ferrand, 63
CPA rue du Port , Clermont-Ferrand, 63

   Pour les voyageurs arrivant par les routes du Nord-Est ou du bassin méditerranéen, Clermont, jadis, apparaissait, derrière sa ceinture de remparts, comme une boursouflure de maisons grises et de toitures basses, crevée en son milieu par la courte cathédrale.
   La montagne enserrait la ville, du Plateau Saint-Jacques aux côtes de Chanturgue, limitant ses issues, du côté des provinces du Midi et de l'Ouest, à quelques voies étroites qui escaladaient les pentes rudement, à la manière Romaine.
   Au levant, sitôt passé le fossé, c'était une plaine de riches cultures qui rejoignait la rivière Allier, alors à demi navigable. Plus libre encore, vers le Nord, l'horizon s'ouvrait largement en la direction de Paris, dont les Rois, de temps immémorial, avaient toujours étaient suzerains de la cité Clermontoise, si bien que l'on a pu écrire récemment que la belle et laborieuse Capitale Française est plus particulièrement la capitale historique et héréditaire de l'Auvergne.
Plan du quartier du Port de Clermont
Plan du quartier du Port de Clermont 1575


   Entre la ville maîtresse du Royaume et Clermont, s'établissait un double courant d'affaires, par les divers services de l'administration Royale, les députés des provinces, les magistrats, les commerçants et, plus antérieurement, par ces hauts financiers Clermontois qui, en moins d'un siècle, donnèrent quatre grands Argentiers aux premiers Valois.
   Par la ville transitaient aussi d'importantes caravanes de marchands, celles qui, venues des régions méditerranéennes ou Roussillonnaises allaient s'embarquer aux ports de Pont-du-Château et de Maringues, celles qui, s'étant ravitaillées aux grandes foires de la vallée du Rhône, à Beaucaire, en particulier, se rendaient dans le Limousin et l'Angoumois.
   C'était alors grande distraction d'aller voir passer, à traves les vignes de Landet et les vergers de La Pradelle, ces longues files de mules carillonnantes, enveloppées jusqu'aux jarrets de résilles aux pompons multicolores et menées par de beaux hommes bruns, en culottes rayées, ceinturés de laine écarlate et coiffés du bonnet souple des provinces du sud.
   Ces arrivages auxquels se joignaient les venues plus continues, plus régulières des cultivateurs et revendeurs Limagnais, convergeaient vers la porte principale de la ville, sise au Levant.
   C'était celle de l'entrée des Rois et des grands personnages. Celle devant laquelle la tradition veut qu'aurait été prêchée par Pierre l'Hermite, en présence du Pape Urbain II et de 350 prélats, la première croisade en novembre 1095.
   On l'appelait la Porte du Champet, ou plus anciennement : Champ-Herm, nom d'origine vraisemblablement celtique. Deux anciens "plans" de Clermont la figurent très exactement, ouverte à la base d'une tour massive couverte d'une plate forme crénelée sur machicoulis, surmontée, plus tard, d'un toit en pignon. Immédiatement passé son arcature, on se trouvait dans la voie principale de Clermont, dans la Rue du Port.
   C'était bien, en effet, en ce quartier commerçant, populeux, ouvert directement sur les routes du Nord, du Midi et de l'Est, une parfaite place d'échanges, de trafic, d'entrepôt. C'était aussi le lieu des accueils et des adieux. C'était là le Port de Clermont ville marchande, et il n'est pas besoin de chercher à cette dénomination autre étymologie.

   Dés l'entrée, à moins de cent toises du rempart, la sainte Basilique offrait aux premières actions de grâce, aux oraisons inquiètes, son havre spirituel ouvert parmi l'entassement des boutiques et des auberges.
   Ces dernières, prenant, pour leur part, souci des besoins matériels des arrivants, abondèrent en ce quartier jusqu'au XVII e siècle.
   A gauche, en tirant vers l'Ouest, le territoire de l'ancienne paroisse Saint-Laurent, sur laquelle nous reviendrons plus en détails, regorgeait d'hôtelleries. Beaucoup avaient été, primitivement, propriété d'un même hôte ou d'une même famille, et par la suite, elles devinrent immeubles bourgeois, lorsque les faux bourgs s'avancèrent dans la plaine et que l'activité des affaires se porta sur le versant Ouest de Clermont.
   C'étaient, les logis de Saint-Laurent de Saint-Christophe, de l'Ecu de Bourbon, de la Croix d'Or, du Sauvage, une ruelle allant de la rue Villeneuve à la partie haute de la rue Neyron, en porte le nom, et le logis du "Bras de Fer"  que tenait, en 1591, l'hôte Genès Bouchatel.
   Deux de ces auberges méritent mention plus spéciale : 
   -D'abord le "Logis du Croissant", fréquenté par les nombreux gentilshommes qui affluèrent dans la ville pendant la guerre de la Ligue. Il devint ensuite "Logis du Roi Armé", puis, au XVIIe siècle fut transformé en caserne.
   -"L'Hôtel des Dauphins, aura été, en tous temps, des mieux achalandés. Guérin de Toulon, lieutenant du baillage royal de Saint-Pierre-le-Moutiers, venu en 1392 pour faire la révision des "feux" ( foyers fiscaux) de la ville, y prend gîte, aux frais des comptes communaux. Aussi ses menus sont-ils assez chichement réglés. 
   Un certain jour, mais ce devait être un jour d'abstinence, on lui sert 8 "Pelades" et 4 harengs. Mais quand il réunit à sa table les "élus" les trois curés et plusieurs notables de la ville, on met les petits plats dans les grands, viandes, poissons, vins, raisins, avelines, épices, figues, riz, huile, le tout ne coûtent pas moins de 53 sols.
   A droite, en remontant la rue, entre le rempart et l'église, une autre hôtellerie avait même vogue, particulièrement au XVI e siècle. Elle était surnommée : "Logis de la Levrette" ou de la "Levrière blanche". 
   On y accédait par les rues et place Gerbaud, nom de parrainage inconnu de nous, actuellement Rue Pierre l'Ermite.
   Elle appartint plus de cent ans, à la famille Frédot, dont l'un des membres figure sur la liste des protestants ayant abjuré en 1574.
   La tour d'enceinte qui lui était contiguë, entre la Porte Champet et l'angle Nord-Est du rempart, porta longtemps le nom de cette famille.

A suivre dans un prochain article.

 Sources : Texte de  : l'Auvergne Littéraire et Artistique, 1934. © Regards et Vie d'Auvergne. N'hésitez pas à laisser un commentaire  au bas des articles ou sur les réseaux sociaux.. Merci de votre visite et à bientôt. 


Commentaires