Les Saules, texte de Marcel Perin.

 Les Saules.

Les saules d'après Marcel Perin
Bois gravé de Paul Devaux. 


   Leurs troncs noueux en font des nains trapus, auxquels les peupliers, qui portent si haut dans le ciel leur tête fine, donnent le vertige.
   Ils n'ont pas de bras, mais cent doigts fuselés, fines baguettes au feuillage palpitant (on dirait qu'elles ont été greffées par quelque Voronoff, (chirurgien) végétalien, à même le corps).
   Tant d'élan, de souplesse, balancée et aérienne, jaillis de ses fûts ridés, semblent chansons d'enfants sur lèvres de vieillards.
   Ce sont nos mûriers à nous, gens du Centre.
   Comme ils se plaisent au bord des ruisseaux, parfois le ruisseau s'assèche, mais fidèles témoins du passé clair et gazouillant, ils restent sur les deux rives et attendent, privés de leurs reflets.
   Parfois la tristesse les prend, alors leurs branches deviennent mélancoliques, échevelées, et retombent jusqu'au sol.
   Pour remplir le ruisseau, le saule s'est fait, Saule pleureur. 
 Marcel Perin. (1)

1) Marcel Perin : 1885/1955, conseiller municipal de Vichy, Socialiste, Journaliste.

   Source : ©  Regards et Vie d'Auvergne d'après un texte de Marcel Perin dans le magazine : " La saison à Vichy " juin 1924. N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à vous abonner aux publications du blog, au bas des articles. Merci de votre visite et à bientôt. 

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