Les ruines de l'ancien château féodal de Montrognon.

 Château de Montrognon.


Ruine du Château de Montrognon.

   Le château féodal de Montrognon, "Mons Rugosus" en latin, montagne rugueuse, est aujourd'hui, une  étrange ruine, perchée très haut sur un piton rocheux (700 mètres) au-dessus de Ceyrat. Construit au 12e siècle, c'était une véritable forteresse, les premiers travaux auraient commencé vers 1190, commandés par Robert 1er, fils de Guillaume VII d'Auvergne, Dauphin d'Auvergne, Comte de Clermont et de Montferrand. Grand personnage, chevalier, il hérita de son père d'un grand nombre de châteaux et grandes demeures. C'était aussi un troubadour célèbre, surnommé en occitan : "El bons Dalphins d'Alvernha",  il fit venir en Auvergne les poètes "stars" de l'époque : Hugues de Peyrol, Pierre d'Auvergne, dit le vieux, Le poète provençal Perdigon, Brunet, natif de Rodez, Bertrand D'Aurelle, Pierre de Moissat, Pons de Capdeuil, seigneur de Vertaizon. Il épousa en 1172 une Dame de Montferrand qui fit beaucoup parlé d'elle  : Guillemette Huguette de Comborn, dite la comtesse Brayère. ( voir un article sur elle) 

Ruine du Château de Montrognon.

   En 1606, Marguerite de Valois, comtesse de Clermont et d'Auvergne, connue sous le nom de Reine Margot, et pour sa vie "légère", première femme du Roi Henri II, devint Dame de Montrognon.

   Plus tard, le 10 avril 1609, Marguerite de Valois, en disgrâce abandonne ce bien pour le donner au Roi Louis XIII. En 1633  il fut démoli, et rasé en partie par ordre du Roi, 

 Puis, le château et les terres changèrent souvent de mains, en 1651, ce fût Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne le propriétaire, en 1783, Pierre-Faron-Benoit Guerrier, chevalier, Seigneur de Bezance, de Romagnat, de Clémensat, de Prat, de Bonneval, prit le titre de Baron de Montrognon, jusqu'à la révolution qui le dépouilla de cette terre.

Ruine du Château de Montrognon.
Ruine du Château de Montrognon.

Le château :

   "Le château de Montrognon était un modèle du genre. Il présentait un massif de constructions solides (genre du château de Tournoél) près de Volvic. Le plan, espèce de trapèze, entourés de bâtiments destinés au seigneur, à une garnison. Les angles protégés par des tourelles  à demi-engagées. Donjon à trois étages voutés, consolidé par des chaînes en grès blancs de Jussat, surmonté de la "guette" (qui existe) et d'où la sentinelle observait. La porte du château en vue de Ceyrat, précédé d'un pont-levis, d'un fossé. Petite chapelle dans le château (1281). Il résista aux sièges des Anglais (XIVe siècle), des Huguenots (XVIe siècle), des Ligueurs (XVIe siècle). Démantelé, rasé en partie, en 1633, par ordre du Roi Louis XIII auquel il appartenait. 
   En 1828, une des principales tours s'écroula avec fracas, les vents des 19,20, et 21 février1840 firent écrouler un pan de muraille et une portion de tour. Pour garder la place, les seigneurs nommaient un capitaine. Terre titrée Baronnie (1789). Justice seigneuriale avec un bailli. Le seigneur de Montrognon avait un capitaine des chasses dans sa terre.
Seigneurs : Comte d'Auvergne (1119-1166), Dauphins d'Auvergne ( 1166-1426), ducs de Bourbons-Montpensier (1426-1527), le Roi François premier ( 527) Catherine de Médicis, Reine (1551-1589), Charles de Valois, comte d'Auvergne (1589-1606), la célèbre Reine Margot (1606-1609), Le Roi Louis XIII, les Ducs de Bouillon(1651-1764), les Guterrier, seigneurs de Romagnat, Bezance (1764-1789)." (texte de Ambroise Tardieu)


Une des trois tours s'écroule en 1905.

Le fameux trésor de Montrognon :

   Depuis longtemps, on raconte que dans cette forteresse féodale, ce cache un trésor d'une très grande valeur. A plusieurs reprises des fouilles ont été entreprises, mais à chaque fois, les choses tournèrent mal pour les explorateurs, parfois même au risque d'y laisser la vie. Le 22 avril1884, deux paysans, Vignon et Gony, qui creusaient sous les fondations du château,  furent ensevelis dans un puits de 12 mètres de profondeur qu'ils avaient creusé au pied du château depuis trois ans. Le chantier mis en place rapidement pour les retrouver fut titanesque, des soldats de l'artillerie et de l'infanterie de Clermont furent mobilisés. Mais hélas, un  second éboulement, mit brutalement fin à leurs travaux, après sept longs jours de sauvetage intense, un seul fut sorti vivant, Gony. Son compagnon étant enseveli sous les décombres. Les secours, des ingénieurs du corps des Mines et quatre mineurs expérimentés de Brassac, ne pouvaient s'engager plus loin, car les étais de bois menaçaient de céder, le corps de la malheureuse victime resta au fond du puits pour toujours. Sur les gravats, seules, quatre branches de sapin et une planche avec le nom de la victime : Auguste Vignon, 1884.

Sources :Textes, photos et documentation  © Regards et Vie d'Auvergne. N'hésitez pas à laisser un commentaire ou à vous abonner au bas des articles.  merci de votre visite et à bientôt. 

Commentaires

Abonnement au blog :