Un célèbre musicien Clermontois : George Onslow.



 George Onslow un grand musicien Auvergnat.

Tombe de la famille Onslow, Clermont-Ferrand
Tombe de la famille Onslow, Clermont-Ferrand

   C'est cette tombe assez modeste qui abrite la famille Onslow dans le cimetière des Carmes de Clermont-Ferrand. 
Ses parents : son père Lord Edouard Onslow, vient s'installer en Auvergne, à Clermont-Ferrand dès 1782, sa mère Marie-Rosalie de Bourdeilles, était originaires du village de

Blesle.

 " Quatre fils sont nés du mariage d'Edouard Onslow avec Marie-Rosalie de Bourdeilles de Brantôme.

G. Onslow
G. Onslow

   L'aîné, fut George Onslow, le musicien classique que l'on surnomma "le Beethoven  Français." Il naquit à Clermont le 27 juillet 1784, sur la paroisse Saint-Genès. La Révolution exila son père qu'il suivit, et c'est par son émigration en Angleterre puis en Allemagne qu'il put développer ses remarquables dispositions pour la musique, principalement à l'école des deux excellents maîtres Dussek et Cramer.

   Revenu en Auvergne vers 1798, alors que les répartitions des fortunes et les distinctions entre les classes sociales d'antan lui apparaissaient comme définitivement périmées, il se

décida à suivre fièrement ses goûts d'artiste à devenir compositeur de musique dans une inspiration entièrement appauvrie en cette qualité de production spirituelle. Il refit d'autres voyages en Allemagne et en Angleterre pour y perfectionner sa technique, car il aura été avant tout, jusqu'à la plus regrettable défiance de toute manifestation de sensibilité, un sincère. Ainsi, tout d'abord, ne s'attacha-t-il qu'à l'écriture musicale et à ses expressions les plus abstraites, dont la sècheresse et l'objectivité s'accordaient avec son fond d'atavisme britannique. Mais ne serait-ce pas aussi par une sorte de réaction de son amour sincère pour l'art ? Il aura vécu en une société qui refusait toute expression intellectuelle à la musique, en faisait un art de distraction digestive abandonné à l'animalité du bel canto, aux sirupades des romances et aux opéras en carton pâte des Judéo-Allemands, Bach, Hayendn, Mozart, Beethoven ... ces grandes colonnes du temple, qu'en connaissait-on en France en 1807, quand Onslow écrivit et publia son premier quatuor et ses trois premiers quintettes ?

   Réaction, avons-nous dit, tout comme le fera Vincent D'Indy, au nom de la musique pour la musique. Et comme d'Indy, Onslow ne cessera longtemps d'être considéré comme un amateur, auquel les pédagogues stériles adressaient le reproche bien connu de commettre des fautes contre l'"Harmonie"

    En ces temps, George Onslow se maria. il épousait Melle Delphine de Fontange, de famille souvent citée dans l'histoire du pays, et même, rappelons-le-vite, dans l'histoire de France. Cette union achevait de lier la race de lords et de pairs de Londres au plus pur sang de l'Auvergne, et, par le fils et les filles qui en sont issus, nous retrouvons sa filiation en maintes belles maisons de notre province.

   Nous ne pouvons étudier avec quelques détails en cette revue, l'œuvre du compositeur. Un éminent professeur de la Faculté des Lettres de Clermont, féru de musique et sachant la faire connaître dans les milieux les plus réfractaires. Henri Luguet, l'aura longuement analysée en un rarissime opuscule auquel on ne saurait rien ajouter. D'autres parts, Fétis donne la table complète de ses compositions. Il s'agit de trente-quatre quintettes, trente-six quatuors, six trios, un sextuor, plusieurs sonates, trois symphonies à grand orchestre, et trois opéras dont je citerai les titres : L'Alcade de la Véga, Le Colporteur, et le Duc de Guise, lesquels ont déjà le mérite de n'avoir que trois actes.

   Et c'est en pays Clermontois, en l'atmosphère la plus indifférente qu'il soit à la musique, que toutes cette abondante composition s'écrivit. Onslow, vécut ainsi sa carrière de gentleman compositeur, soit à Chalendrat, près de Mirefleurs, village où naquit Marmontel, soit au superbe château de Bellerive, sur les bords de l'Allier, entre Cournon et Pérignat. Soit enfin à Clermont, où il trouvait un petit groupe d'amis et d'amateurs pour l'encourager et "essayer" ses dernières compositions : M. de Murat, Mme d'Espinay et sa fille, mariée plus tard à M. Chauvassaignes, M. de Riberolles de la Chassagne, M. Monestier, M. du Bouchet, M. de Navas. M. Meyrand.

   Mais ce fut, naturellement, en d'autres milieux et sur scènes plus avantageuses pour sa renommée que George Onslow aura pu véritablement rénover en France la musique de chambre, et il s'acquit, en cette forme d'expression artistique, une "spécialisation" dirions-nous, qui se révéla dans toute l'Europe. Grâce aux appuis et à l'admiration sincère de Spontini, de Mendelsshon qui, à Aix-la-Chapelle, lui céda un jour le bâton ! et à la sympathique neutralité du terrible Berlioz, Onslow aura été beaucoup joué, et admis à faire connaitre ses œuvres, car il était, au piano et sur les orgues, un exécutant des plus brillants.

   En 1842, Onslow est au faîte de sa renommée, élu le 20 novembre membre de l'Institut en remplacement de Cherubini, chevalier de la Légion d'Honneur, accablé par une correspondance enthousiaste d'admirateurs et d'admiratrices inconnus, de quémandeurs d'influence aussi, car on aurait pu écrire que " pendant la durée des saisons thermales, il aurait fallu créer dans la famille un emploi spécial de montreur de G. Onslow"

Marmontel, pour sa part, nous le présente ainsi :

   "Le portrait le plus réussi de G. Onslow est celui de Grevedan, mais je n'ai pas besoin de le consulter pour retrouver dans ma mémoire cette noble figure aux traits réguliers et purement dessinés, un des plus beaux spécimens de la grande race britannique, tempéré et complété par un heureux mélange de grâce française. Le front haut, les nez bourbonnien, l'ovale correct de la figure, la bouche arquée et souriante, le regard franc et bienveillant, attiraient et charmaient par la douceur et par la bonté. La taille au-dessus de la moyenne, la démarche vive, l'abord résolu, complétaient cet ensemble à la fois imposant et sympathique "

   Vinrent dix années de crépuscule. Jusqu'à sa mort, le 3 octobre 1853, Onslow aura été miné par la plus cruelle des épreuves qui puisse tourmenter un artiste de sa sincérité : le doute de son génie, l'auto-critique morose, le sentiment de n'avoir pas créé une œuvre assez robuste, ou chanceuse, pour qu'elle survive au redoutable abandon de son créateur et défenseur. L'époque y aidait aussi. Déjà le classicisme allemand régnait en maître et pour longtemps, les abonnés des grands concerts allaient décourager par leur impitoyable froideur toute production d'œuvres de symphonistes Français. L'indifférence et l'ingratitude niaise de ses compatriotes Auvergnats chez lesquels son souvenir musical aurait dû s'entretenir, achevèrent d'ensevelir momentanément dans l'oubli un artiste dont l'œuvre comporte assez de solidité et de charme pour survivre, en dépit de tout, par delà les modes et les bousculades de l'évolution du langage musical. Je songe, à ce propos, à quelque autre musicien de chez nous, tout récemment disparu, de même veine, de même vocation et de même destin immédiat. Mais en lui, également, même ferment de reviviscence demeure en ses œuvres robustes et brillantes, laissant espérer, comme pour George Onslow, que des générations plus attentives aux véritables valeurs auront à cœur de réparer les injustices de la nôtre. " ( fin d'extrait.)


   Sources : Texte extrait de la revue : L'Auvergne Littéraire et Artistique de 1935. © Textes et Photos Regards et Vie d'Auvergne. Vous pouvez laisser un commentaire au bas de l'article.

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