Le Puy de la Poix.
Les beaux jours revenants, partons en direction de Pont du Château à la rencontre d'une curiosité géologique à deux pas de Clermont-Ferrand.
C'est le Puy de la Poix, ou de la "Pedge" là, s'écoule d'une fissure dans le rocher
d'une cheminée volcanique, une source naturelle de bitume située près
de Crouël. Sur une petite colline, un monticule plutôt, à peine visible,
coincé entre routes,
ronds-points et autoroutes, dominant légèrement l'aéroport d'Aulnat et des champs de cultures, ce site est pourtant exceptionnel, et même unique en Auvergne. On peut même dire que c'est le seul volcan encore en activité en France, et la dernière source naturelle de bitume en France, à ce titre, il mérite d'être protégé et mis en valeur, des aménagements ont heureusement été réalisés par la commune propriétaire du terrain et le Conservatoire d'Espaces Naturels d'Auvergne depuis quelques années, évitant ainsi de finir tristement en dépotoir.
ronds-points et autoroutes, dominant légèrement l'aéroport d'Aulnat et des champs de cultures, ce site est pourtant exceptionnel, et même unique en Auvergne. On peut même dire que c'est le seul volcan encore en activité en France, et la dernière source naturelle de bitume en France, à ce titre, il mérite d'être protégé et mis en valeur, des aménagements ont heureusement été réalisés par la commune propriétaire du terrain et le Conservatoire d'Espaces Naturels d'Auvergne depuis quelques années, évitant ainsi de finir tristement en dépotoir.
Plusieurs curiosités sont d'ailleurs présentes dans ce petit
périmètre, la "fontaine et son petit ruisseau de bitume", mais aussi
une autre petite source, on y trouve aussi un menhir couché (ou
"Peulven" (pierre-levée en celtique) datant de l'âge du bronze,
et les ruines d'une ancienne ferme exploitée jusqu'en 1960, lire à son sujet
une histoire étonnante sur le panneau de renseignement au pied du site. Les
jours n'étant pas encore très chauds, il faut plonger vigoureusement un
bâton pour trouver et percer cette masse noire dure et lourde, attention aux
giclées d'eau sous pression coincée dessous.
Le Bitume :
Matière composée d'un mélange d'hydrocarbures, très visqueuse,
de couleur noire, collante, présente naturellement dans
l'environnement, l'aspect devient assez mou avec la chaleur.
Les gisements à l'air libre sont relativement rares, on en
trouve au Mexique, en Amérique, en Israël, en Auvergne sur plusieurs sites,
Puy de Crouël, Gandaillat, Puy de la Sau, Dallet, Pont du Château etc... Il
était utilisé pour enduire les bois et cordages, traités les roues de chars,
marquer les bêtes, mélangé au sable il devient l'asphalte, il
recouvrait les trottoirs. Il était connu depuis bien longtemps, dès
l'antiquité il servait aux Égyptiens, Hébreux et autres civilisations. La
production de cette source reste assez pauvre à peine 100 kg par
an.
La source du Puy de la Poix:
Son eau à la fois bitumineuse, sulfureuse et fortement salée,
a été classée parmi les plus sulfureuses du monde, elle contient des
proportions considérables d'hydrogène sulfuré, de sulfure de sodium,
chlorure de lithium et de chlorure de sodium en quantité assez
importante. Selon la saison, une odeur très caractéristique d’œuf pourri fait
reculer le visiteur trop curieux. Sa composition est analogue à celle de
l'eau de la Mer Morte.
Du pétrole en Limagne :
Vers 1920, des recherches pétrolifères ont été réalisées sous la direction du service de géologie de France et de la faculté des sciences de Clermont. A un kilomètre de Clermont-Ferrand, entre les deux volcans oligocènes du Puy de la Poix et du Puy de Crouël. Un forage a permis de découvrir après 3 mètres de bonne terre noire et fertile, des nappes d'alluvions sableuses, des cendres volcaniques et galets basaltiques et à environ cinq cent mètres de profondeur une arrivée assez importante de pétrole. On fit des constatations prouvant que, grâce à une très forte pression interne, le bitume montait jusqu'au sommet du puy de Crouël, à 80 mètres au-dessus de la plaine. Au-delà de 596 mètres se trouve des calcaires imprégnés d'huile et de grandes quantités de gaz inflammable, à 842 mètres : toujours des calcaires huileux, marnes, et argiles schisteuses à végétaux et poissons. Le sondage fut arrêté à 856,30 mètres, confirmant la richesse du sous-sol auvergnat.Description selon le docteur Jean Banc :
Médecin de Moulins auteur de : "La mémoire renouvelée des merveilles des eaux naturelles en faveur de nos nymphes Françoise et des maladies qui ont recours à leurs emplois salutaires", en 1605 :" Pui de la Poix : suyvons cette Limaigne et allons trouver la fontaine
qui fait la poix au voysinage d'un demy-quart de lieue de Montferrand,
presque sur le chemin de Pont-du-Château; il y en a deux sources,
l'une plus grande que l'autre. Au-dessus de la plus grande nage ce bitume
et poix noirastre extrêmement puante, qui se descharge peu à peu au dehors
de ladite fontaine, si adhérent et gluant qu'il est fort difficile de la
faire jamais du tout démordre du lieu où il a esté appliqué; Voyre les
oiseaux en hyver le plus glacé, qui viennent boire en ce lieu incapable de
gelée, s'y prennent comme à des gluaux. Ce bitume expire une si horrible
puanteur que merueilles". (fin d'extrait)
Sources : description de Jean Banc : dictionnaire des eaux minérales du Puy-de-Dôme, P. Truchot.
Sources : Les Albums de photos originales et inédites à voir dans la colonne de droite.© Regards et Vie d'Auvergne
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