Manglieu.
Manglieu, le village |
Sarcophage carolingien |
L'église est à elle seule remarquable par sa grandeur, sa forme et les couleurs des différentes pierres utilisées. Un immense Nartex supporte le clocher carré, la grande nef parfaitement éclairée , on trouve des colonnes de marbre veiné, un tombeau en pierre, un immense bénitier.
Elle était sous l'invocation de Saint-Sébastien et renfermait le corps de Saint-Cassime, confesseur. Les révolutions et le temps ont laissé à Manglieu, comme ailleurs, les traces de leur passage. Les ruines de l'Abbaye et les parties conservées de l'église sont là pour l'attester, puissent les secours demandés au gouvernement préserver ce qui reste d'une destruction complète, conserver à l'étude de l'archéologie une belle page à consulter.
L'église, dont les dimensions extérieures sont de 45 m de longueur sur 19 m de largeur, offre trois parties bien distinctes d'époque et de caractère.
Description de l'architecture :
1° Le porche, entièrement d'architecture romane, est un des plus complets que possède l'Auvergne, la première galerie est intacte, les escaliers placés dans l'épaisseur des murs existent encore, et la façade est assez bien conservée pour donner une idée exacte de l'ornementation architecturale de l'époque. Une des tours carrées du même temps est conservée jusqu'à la hauteur du premier cordon, elle est terminée par une surélévation de la fin su XIV è siècle ou du commencement du XIV è. Toute la construction est en pierre de taille de moyen appareil, dont les assises sont d'inégales dimensions en longueur et en hauteur, les arcs des ouvertures sont disposés à trois et cinq claveaux, les grands arcs de décharge présentent l'appareil, assez commun à l'époque, d'un nombre de claveaux pairs avec un joint au sommet à la place de la clé : les joints relevés en ciment ont disparu presque partout.
2°Les nefs, dont les murs Sud et Nord appartiennent à la période romano-byzantine, jusqu'à la hauteur des croisées, ont subi, au commencement du XIV è siècle, un changement de style. L'architecture ogivale secondaire a remplacé le style roman, dont elle a conservé cependant quelques parties, telles que les pilastres adossés aux murs des voûtes et vont se réunir au sommet, à une clé décorée des écussons des abbés de Manglieu. Dans le mur Sud se trouve un portail byzantin dont la guirlande supérieure a été mutilées; les fragments échappés au vandalisme font juger de la grandeur de cette perte. Les croisées des nefs latérales et de la grande nef, appartiennent, ainsi que les piliers et les voûtes, au style ogival secondaire.
3° Le chœur, de construction différente, n'est en rapport ni avec le porche, ni avec les nefs, il présente une particularité très remarquable. J'ai découvert dans le mur Est une partie d'ancienne construction en moellon de petit appareil, dans laquelle se trouve des briques romaines supportées par de petits modillons en pierre d'une forme assez curieuse, une partie de cette corniche en brique est placée horizontalement, et une partie rampante vient s'ajuster à son extrémité sous un angle de 32 degrés, au-dessus de ce fragment de fronton assez bien conservé, on remarque des briques minces disposées en arêtes. Ce curieux débris semble appartenir à l'ornementation employée au VII è siècle, il ferait par conséquent partie du premier édifice construit par Saint-Genest. On trouve dans l'église plusieurs débris romains, entre autres une base en marbre blanc, deux fûts de colonnes ioniques en marbre gris veiné, une cuvette hexagonale servant de bénitier, supportée par une colonne également en marbre blanc. Des médailles romaines, des moulins à bras, etc, ont été trouvés aux environs. On trouve au-dessus du chœur les traces d'un ancien plancher qui parait remonter au XII è siècle."
Eglise saint-Sébastien de Manglieu, puy-de-dôme |
Le Monastère : légende ou réalité:
Extrait " Ce monastère, dont l'église est sous le titre de Saint-Sébastien, était chef-d'ordre, et fut agrégé à Cluny en 1716. Les moines, dont la conduite était depuis longtemps fort scandaleuse, comme dans presque tous les monastères éloignés des villes, après avoir été réduits, en 1663, au nombre de huit, ont été supprimés depuis quelques années, et les biens de la maison ont été réunis à l’hôtel Dieu de Clermont.
Ce que rapporte le Moine Odillon prouve qu'autrefois les Moines de ce monastère n'étaient pas sans reproches.
"Au neuvième siècle, dit-il, deux Moines libertins de Manglieu au diocèse de Clermont, achetèrent à Rome le corps d'un scélérat, pour celui de Saint-Sébastien, et l'apportèrent dans leur monastère, où ils furent reçus avec grande magnificence par l'abbé et les Moines; mais on reconnut bientôt que c'était une fourberie, et Dieu le fit voir évidement par la vengeance qu'il exerça contre ce faux corps saint, et contre les deux Moines qui l'avaient apporté de Rome"
L'album Photos :
Le sarcophage et les colonnes |
Escaliers dans le mur accès au nartex. |
Arc de triomphe romain |
Eglise saint-Sébastien de Manglieu, puy-de-dôme détail de pilier. |
Eglise saint-Sébastien de Manglieu, puy-de-dôme Le Nartex. |
Eglise saint-Sébastien de Manglieu, puy-de-dôme Façade Sud. |
Eglise saint Sébastien de Manglieu Façade ouest. |
Sources : Essai sur les églises Romanes et Romano-Bysantines du Puy-de-Dôme, M. Mallay, architecte 1861.
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