La grotte du Lavoir ou des Laveuses à Royat, 63. |
La Grotte.
Extrait :
Sous le prieuré, plus exactement sous le quartier dit du Thuel, sur la rive Sud de la Tiretaine, sont des grottes célèbres faites, l'une et l'autre, d'une boursouflure de lave. L'une connue sous le nom caractéristique de "Grotte du lavoir" n'a rien d'archéologique, mais spacieuse long 30 m, prof. 10 m, haut. 3 m, elle est pleine de pittoresque et d'un charme tout spécial dù aux nombreuses sources qui jaillissent un peu partout des ses parois volcaniques. Aussi a-t-elle été souvent chantée par le poète et maintes fois décrite par des écrivains de valeur.
L'autre, moins connue, est située un peu plus bas sur le cours du torrent. Elle est actuellement fermée. Ses sources ont été captées pour alimenter Clermont.
L'autre, moins connue, est située un peu plus bas sur le cours du torrent. Elle est actuellement fermée. Ses sources ont été captées pour alimenter Clermont.
Les Barbares, dans leurs incursions dévastatrices, ayant détruit les vieux aqueducs romains dont nous avons retrouvé les traces au-dessus du Puy de Chateix, la ville de Clermont restait sans eaux, au moins dans ses parties hautes. Les habitants de ces quartiers étaient obligés d'aller quérir l'eau au loin
" ... à l'occasion de quoi se commettaient plusieurs ravissements de personnes, de femmes, de filles et chambrières et étaient arrivés plusieurs inconvénients de feu".
Depuis longtemps les évêques, seigneurs de la cité, toujours soucieux du bien être de leurs vassaux, s'inquiétaient de cet état et cherchaient à y remédier, lorsque Jacques d'Amboise qui occupa le siège épiscopal de Clermont de 1504 à 1516, acquit par acte du 15 septembre 1511 de Dom la Chassagne, abbé de Mozac, prieur de Royat, la source de la Petite Grotte moyennant une rente annuelle de cinq sols tournois, payable à la Saint-Julien. Les eaux de cette source jaillissaient dans un bassin creusé dans le roc. Il s'agissait de les y capter. L'entreprise fut confiée à Pierre Guichon, ingénieur de Liège. Celui-ci n'ayant pu mener à bien le travail, le successeur de Jacques d'Amboise, Thomas Duprat, évêque de Clermont de 1516 à 1528, confia l'oeuvre à Gabriel Siméoni, ingénieur florentin. Ce dernier dressa des plants, un devis et se mit en devoir, pour sortir l'eau de la cuvette, d'ouvrir un canal à travers la roche qui la retenait. Ce n'était pas une petite affaire que de percer un bloc de basalte de 135 pieds d'épaisseur et d'y creuser une galerie de 5 pieds de haut sur 4 de largeur. Malgré les difficultés, l'ouvrage fut mené à l'honneur de Siméoni. En homme prévoyant, pendant le forage du canal, il avait fait cuire des tuyaux de terre et, en 1558, l'eau de la grotte de Royat parvenait au point le plus culminant de Clermont. Pour perpétuer la mémoire de ce beau travail, sur le rocher surplombant la Petite Grotte, fut gravée l'inscription suivante en capitales :
D.M. MVSIS. ET GENIO
* * *
el blande scaturientibus Royaticis Nymphis
Sui nominis oeviternoe mémorioe
Gabriel Symeonus Florentinus.
S.D.P.P.C.
EYDOKIA
1558
KAL OCT
soit:
"Monument dédié aux Muses, au Génie des eaux
et aux Nymphes de Royat
qui doucement s'épandent sans tarir,
à l'éternelle mémoire de son nom, Gabriel Simeoni, tendresse,
1558
Calendes d'octobre ".
Les étoiles et le croissant, figurant sous la première ligne, nous dit Siméoni lui même sont des meubles de ses armes. Les étoiles, nous explique-t-il, sont les trois astres qui présidèrent à sa naissance.
Siméoni mourut à Clermont vers 1570 et fut enterré dans la chapelle des Cordeliers de cette ville. Il aimait l'Auvergne où il s'était fixé sans esprit de retour, il avait écrit en 1561 une curieuse " Description de la Limagne" et avait consacré quelques jolies pages à Royat sous le titre " La Fontania di Royag in Overnia".
Sources: Royat, texte de Auvergne Littéraire, Artistique et Félibréenne 1928.
© Regards et Vie d'Auvergne.
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