La légende du gui et le Nouvel-An dans la mythologie nordique

Le Gui de chêne et le nouvel an.














 Le gui est un petit arbuste qui croit au sommet des plus grands arbres ; le chêne superbe devient son esclave, et le nourri de sa propre substance. Les Druides avaient une espèce d’adoration pour
une faiblesse si supérieure à la force. Le tyran du chêne leur paraissait également redoutable aux hommes et aux dieux. Voici ce qu’ils contaient pour appuyer cette opinion : 

La légende:

la déesse Friga
la déesse Friga
   

  «Un jour, Balder (1) dit à sa mère Friga (2) qu’il avait songé qu’il mourrait. Friga conjura le feu, les métaux, les maladies, l’eau, les animaux, les serpents, de ne faire aucun mal à son fils, et les conjurations de Friga étaient si puissantes, que rien ne pouvait leur résister. Balder allait donc dans les combats des dieux, au milieu des traits (flêches), sans rien craindre. Loke (3), son ennemi voulu en savoir la raison, il prit la forme d’une vieille, et vint trouver Friga. Il lui dit :


   «Dans les combats, les traits et les rochers tombent sur votre fils Balder sans lui faire de mal. »

« Je le crois bien, dit Friga ; toutes ces choses me l’on juré, il n’y a rien dans la nature qui puisse l’offenser : j’ai obtenu cette grâce de tout ce qui a quelque puissance, il n’y a qu’un petit arbre à qui je ne l’ai pas demandé, parce qu’il m’a paru trop faible, il était sur l’écorce du chêne, à peine avait-il une racine, il vivait sans terre ; il s’appelle mistiltein. »

   C’était le gui. Ainsi parla Friga. Loke aussitôt courut chercher cet arbuste ; et, venant à l’assemblée des dieux pendant qu’ils combattaient contre l’invulnérable Balder, car leurs jeux sont des combats, il s’approcha de l’aveugle Helder (4) :

« Pourquoi, lui dit-il, ne lances-tu pas aussi des traits à Balder ? »

« Je suis aveugle, répondit Helder, et je n’ai point d’armes ! »

Loke lui présente le gui de chêne, et lui dit :

« Balder est devant toi ! »

L’aveugle Helder lance le gui ; Balder tombe percé et sans vie.

    Ainsi, le fils invulnérable d’une déesse fut tué par une branche de gui lancée par un aveugle.
Telle est l’origine du respect porté dans les Gaules à cet arbrisseau.

 
Druide, gui et faucille d'or
Druide, gui et faucille d'or
L
e gui n’était pas adoré par les Druides comme un dieu, mais il était honoré comme une chose sacrée ; on ne le coupait jamais qu’avec de grandes cérémonies. 

   Un Druide, vêtu d’une robe blanche, suivi d’une foule de prêtres et de la multitude du peuple, s’acheminait pieusement vers la forêt ; on approchait, en tremblant, du chêne auguste sur lequel végétait la plante parasite ; on élevait le Druide, et le gui tombait sous sa faucille d’or ; des sages le recevaient, et on le transportait religieusement au temple. Le pontife priait, brûlait un gâteau, versait des gouttes d’eau sur le gazon, et offrait le pain et l’eau en sacrifice ; une hécatombe de deux taureaux blancs, et un festin somptueux terminaient la cérémonie.
Les Druides attribuaient mille vertus au gui ; ils le regardaient comme souverain dans les maladies humaines : ils prétendaient même que, pris en décoction, il facilitait la conception chez les animaux ; et ce préjugé, transmis d’âge en âge, n’est pas encore éteint parmi les peuplades de nos montagnes ; le gui n’a pas perdu toute sa sainte réputation, et quelques fois encore il fait des miracles au dix-neuvième siècle : tant il est vrai que l’homme est un imitateur, et que ce caractère le porte à garder soigneusement, exemptes de taches, toutes les notions qu’il reçoit de ses pères.

   C’est probablement à ses vertus médicinales que nous devons attribuer ce respect religieux, cette espèce de culte que les Gaulois rendaient au gui du chêne. Quelle autre origine pourrait-on lui assigner ? 

  Ces cérémonies religieuses étaient plus douces que les sacrifices d’hommes qui se continuèrent si tard dans nos forêts, et que les Romains eurent tant de peine à détruire. Le peuple d’Arles fut le dernier qui s’obstina à égorger ses semblables, au nom des Dieux ; et lorsque toute la Gaule avait abandonné cette horrible coutume, lui seul, chaque année, immolait encore trois jeunes hommes sur les autels dressés pour ces meurtres sacrés.


1) Balder, Baldur ou Baldr, dieu de la Lumière, de la Beauté, Jeunesse, Amour, Bonheur.
2) Friga, Frigga ou Frija fille de Fjorgyn déesse du mariage et de la maternité.
3) Loke ou Loky cousin de Sleipnir (cheval à 8 pattes) jaloux de Balder beau et aimé.
4) Helder ou Hoder aveugle doué d'une force surhumaine.



Sources : Textes : Le langage des fleurs : Charlotte de la Tour;
                 Photos: Alain Michel ©
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