Sorcellerie et magie au sommet du Puy-de-Dôme.

CPA le Puy-de-Dôme
Le Puy-de-Dôme.
      Le Puy-de-Dôme, célèbre par tant de sujets de curiosité, qui fixent l’attention des naturalistes et des physiciens, intéressant aussi par les restes d’antiquités que l’on aperçoit à sa base, le Puy-de-Dôme a fourni, dans le moyen-âge des croyances, aux superstitieux, aux sorciers, pour les sortilèges, les maléfices.

sorciers    La cime de cette montagne supportait autrefois une chapelle dédiée à Saint Barnabé, dont on découvre encore quelques restes des fondations. Elle dépendait du prieuré du Moûtier de Montferrand. En 1648, lorsque Perrier fit pour Pascal son immortelle expérience sur la pesanteur de l’air, cette chapelle existait en entier.
Suivant l’opinion vulgaire, elle était le rendez-vous des sorciers. Si l’on s’en rapporte nous dit : Dulaure, au crédule et fanatique : Florimond de Remond, conseiller au parlement de Bordeaux, c’était au Puy-de-Dôme que se tenait le chapitre général des sorciers. Cet écrivain donne, dans son Anti-Christ, chapitre VII, l’histoire d’une sorcière qui fut brûlée en 1594, par arrêt du parlement de Bordeaux.
Cette femme nommée : Jeanne Bosdeau, lui avoua :

sorciers      « Que tous les mercredis et vendredis de chaque semaine le chapitre général se tenait au Puy-de-Dôme, où elle s’était trouvée une infinité de fois, avec plus de soixante autres personnes, portant chacune une chandelle noire qu’on allumait à celle que le bouc avait entre ses cornes, et à laquelle il avait donné le feu, le tirant au-dessous de sa queue ; après cela, tous se mettaient en danse en rond, le dos tourné l’un à l’autre. En cette assemblée on disait la messe à leur mode, tournant le dos à l’autel. Celui qui faisait l’office était revêtu d’une chape noire, sans croix, élevant une tranche de rave teinte en noire, au lieu de l’hostie, criant tous, lors de l’élévation : Maître, aide-nous.»

sorciers     « On mettait de l’eau dans le calice, au lieu de vin, et pour faire de l’eau bénite, le bouc pissait dans un pot à terre, et celui qui faisait office en arrosait les assistants avec un aspergès (goupillon) noir. En cette assemblée, on distribuait les métiers de sorcellerie, et chacun rendait compte de ce qu’il avait fait. Les états étaient pour empoisonner, ensorceler, guérir les maladies avec charmes, faire perdre les fruits de la terre et telles autres méchancetés. »

 
 Nous devons noter ici, en passant, qu’il est encore d’usage de se transporter la nuit du 23 au 24 juin au sommet du Puy-de-Dôme pour voir le 24, jour de la Saint-Jean, lever trois soleils à la fois. (NDLR en 1846 !)


Source : Statistique Monumentale du département du Puy-de-Dôme,

             Jean Batiste Bouillet, 1846.
              Illustrations:Gallica
              © Alain Michel Regards et Vie d'Auvergne.
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