Maimon.
Son maître un jour, revenant chez lui après un tournoi, le rencontra sur le chemin et lui demanda où il allait.
-« Je vais, répondit-il avec sang-froid, chercher un logement quelque part !
-« Un logement ! Reprend le Comte : qu'est-il donc arrivé chez moi ? »
-« Rien, Monseigneur. »
-« Mais quoi encore ? »
-« Pas grand-chose, vous dis-je. Seulement votre chienne que vous aimiez tant… est morte. »
-« Comment cela ? »
-« Votre beau palefroi, qu'on pansait dans la cour, s’est effarouché ; il l’a écrasée en courant, et il est allé se jeter dans le puits ! »
-« Eh ! Qui l’a effarouché, le cheval ? »
-« C’est notre Damoiseau, votre fils, qui est tombé à ses pieds du haut d’une fenêtre ! »
-« Mon fils ! Grand-Dieu ! Où était sa bonne et sa mère ? Est-il blessé ? »
-« Oui, Sire, il a été tué roide ; et quand on est venu l’apporter à Madame, elle s’est tellement saisie qu’elle est tombée morte aussi sans parler ! »
-« Coquin ! Au lieu de t’enfuir, que n’es-tu pas allé chercher du secours ? Ou que ne restais-tu au château ? »
-« Il n’en est plus besoin, Sire, Marotte, en gardant Madame, s’est endormie, une lumière a mis le feu : et il n’en reste plus rien ! »
Ainsi, le Comte perdait à la fois tout ce qui lui était cher ; il se trouvait sans asile ; et, à entendre le butor : il n’y avait dans tout cela…presque rien !
Sources : Les fabliaux du Moyen age, Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy.
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
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