Montjuzet, Clermont-ferrand.
Au pied de Montjuzet, dorment les Femmes-Fées.
Je les revois le soir, de verveines coiffées
Et leurs beaux cheveux blonds flottant sur leurs épaules
Cheminant à travers les chênes et les saules.
Elles s’en vont sans bruit et glissent sous les branches,
Lorsque la nuit étend au loin ses voiles sombres.
Elles passent dans la forêt, comme des ombres.
Leur troupe vaporeuse à la brume se mêle
Et le brouillard léger les frôle de son aile.
Lentement dans la nuit, passent les Femmes-Fées.
Leurs robes aux longs plis richement agrafées
Se gonflent sous la brise ou traînent sur la mousse.
Le vent souffle et je crois entendre leur voix douce
Chantant Esus, le dieu dont la droite féconde
Brisa l’œuf de serpent et fît naître le monde,
Esus devant qui, Dis fait jaillir la lumière,
Aux pieds de qui, Tarann gronde avec le tonnerre
Et dont Teutatès, prompt à partir dès l’aurore,
Transmet à l’univers la parole sonore.
Au pied de Montjuzet, chantent les Femmes-Fées.
Escortant la prêtresse et portant des trophées,
Elles disent le nom d’Esus qui les contemple
Et gravissent le mont que domine le temple.
Autour du mont sacré défile le cortège.
Il s’enroule à son flanc, comme un ruban de neige,
S’éloigne et disparaît…Dans la nuit taciturne,
On entend que le cri de quelque oiseau nocturne
Ou du vent qui gémit les plaintes étouffées.
Au pied de Montjuzet, dorment les Femmes-fées.
Sources : Poèmes d’Auvergne, Gabriel Marc, Gallica
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
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