Saint-Flour, Cantal.
Saint Flour. |
Salut à toi, Saint-Flour, âpre cité du vent !
Ce vagabond de la planèze désertique
T’aime d’un vieil amour farouche et décevant,
O guerrière qui meurt sur ton roc basaltique.
Depuis les sombres soirs jusqu’au soleil levant,
Il rôde aux carrefours, ton amant fantastique.
N’entends-tu pas claquer, lorsqu’il va s’énervant,
Aux angles de tes murs, son manteau frénétique ?
N’entends-tu pas sa voix brutale et ses sanglots
Et sa plainte pareille à la plainte des flots ?
Ah ! C’est qu’il t’a connue au temps où tu fus belle.
Et dans le plein orgueil de ton rude destin
Lui qui ne vieillit pas, s’afflige à ton déclin ;
Le Vent pleure à jamais ta gloire, ô Citadelle !
Puisqu'on l’oublie, eh bien ! Je la dirai, ta gloire,
Sentinelle perdue, indomptable cité,
Vingt sièges, cent assauts jalonnent ton histoire,
Ce miracle d’Auvergnate ténacité.
Anglais sournois, routiers surgis par les nuits noires,
Bandits, barons pillards, huguenots révoltés
T’ont forgé, maille à maille, un collier de victoires,
Non, pas une défaite, et pas de lâchetés !
Ton air salubre était irrespirable aux traitres.
Tu gardais pur le sang des Celtes, tes ancêtres ;
Nul ne te prit jamais de force, que le vent !
Comme un lac montagnard qu’emplit l’eau des orages,
La coupe de tes murs débordait de courages,
Saint-Flour ! Je te salue, âpre Cité du Vent !
c. Gandilhon Gens-d’Armes.
Sources : c. Gandilhon Gens-d'Armes.
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
Le blog de ceux qui aiment l'Auvergne, et de ceux qui ne la connaissent pas.
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