Les vendanges en Auvergne.
Par les coteaux rougis des vignes en vendange
On cueille le raisin gonflé de suc vivant.
Les voix et les chansons montent dans l’air vibrant
Parmi les brusques envoles des moineaux qu'on dérange.
Dans le cuvier rempli par les grappes en tas,
Sans cesser, tout le jour, les bacholles se vident,
Versant l’ocre splendeur des raisins translucides,
Et les Dômes, au fond, prennent des tons lilas.
Dans le soir lumineux et tiède qui s’achève
La senteur des raisins monte des ceps pillés,
Berçant les rires clairs des enfants barbouillés
De jus sucré qui coule, exquise et pure sève.
Des rameaux tout tordus autour des échalas.
Et les jupes parfois aux tiges s’entortillent,
Alors que, se dressant, sourient les jeunes filles
Des grappes à la main, étirant leur corps las.
Les hommes, deux par deux, emportent les bacholles
A travers les ceps d’or et les ceps rouge sang ;
Et bientôt le vin doux des cuves jaillissant
Mettra la joie aux cœurs Auvergnats qu’il console.
Des raisins à la lèvre et des sarments au front,
Dansez, la nuit venue, Ô fraîches vendangeuses
Vers la vigne cueillie, en lignes enchanteuses,
Et chantez la vendange au symbole profond.
Sources: Auvergne Littéraire et Artistique, 1924.
© Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
Le blog de ceux qui aiment l'Auvergne et de ceux qui ne la connaissent pas.
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