Sonnets d'Automne. (Poème)


Sonnets d’Automne.

L’été meurt dans les plis de sa robe de fête,
Le dernier char, ployant, disparaît au chemin,
Le vieux rêve d’aimer n’a plus de lendemain
Et l’on sent dans le vent des frissons de défaite !

De nos espoirs déçus se termine la fête
Et les fleurs de nos fronts ont jonché le chemin ;
L’oubli, le triste oubli d’un soir sans lendemain
A soufflé sur nos cœurs comme un vent de défaite.

Pour avoir vu les jours s’enfuir et, tour à tour,
Les roses du jardin s’effeuiller sans retour,
En pétales si lourds du regret de la vie.

Nous voici,  pèlerins qu’un mystère environne,
En marche vers l’exil de notre âme asservie,
Dans la trouble douceur, Ô frissonnant Automne !

Quand pleuvront les feuilles mortes, le long des sentes,
Quand fleurira, demain, au toit de la maison,
 Le rayon jaune et doux de l’arrière-saison 
Nous reverrons surgir les Chimères absentes !


Octobre ! Rêve aux cieux d’Automne délicats !
Or des couchants, pourpre des bois, sang des nuages,
Été, mourant parmi la rouille des feuillages.
Il faut cueillir aux ceps le vin pur des muscats !


Il est temps !  Vois les fleurs spectrales des allées,
Entends, au val, gémir le souffle des autans
Et les Dieux remonter des terrestres vallées.


Il est temps ! Que ton cœur, rouge sous un fin givre,
Précipite ses battements ! Vivre ! Il faut Vivre,
Avant le triste hiver et la glace des ans !



Gustave Burnol.


Sources: Texte: Auvergne Littéraire et Artistique, Gustave Burnol, 1924.
                © Alain Michel Regards et Vie d'Auvergne.
Le blog de ceux qui aiment l'Auvergne, et de ceux qui ne la connaissent pas.





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