Une fable d'Automne : le Voyageur et le Noyer.

Le Voyageur et le Noyer.


Arbres, Noyers, Campagne, Auvergne.

Brûlé par les feux du soleil,
Un voyageur eut fantaisie
De se livrer aux douceurs du sommeil
Sous un noyer. A son réveil
Sentant sa tête appesantie,
" Je reconnais, dit-il, ta funeste vapeur,
Arbre maudit !" "Pourquoi cette fureur ?
Interrompt le noyer : il est vrai, le vulgaire
Attribue à mon ombre un pouvoir délétère;
Mais, tout en admettant comme vérité
Cette croyance populaire,
Conviens au moins que mon utilité
Doit à tes yeux me faire trouver grâce.
Tu n'as pas oublié, sans doute, que mes fruits
Préparés avec soin, dans le sucre confits, 
Occupent sur la table une honorable place,
Puis, mon brou fournit aux gourmands
Une liqueur amère, et pourtant gracieuse,
Bien propre à ranimer leurs palais languissants,
On fait avec mon bois des meubles élégants ;
Enfin je donne aux arts une huile précieuse.
Laissant donc de côté mes inconvénients,
Ne songe, ami, qu'à tirer avantage
Des bienfaits que je puis t'offrir;
Et cueille en paix mes fruits, sauf à ne plus venir
Te reposer sous mon ombrage !


Sources : Fables de Théodore Lorin.
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