L'Orage. (Poème)


L'orage.



Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons :
Allons sous ma chaumière,
Bergère, vite, allons.
J’entends sur le feuillage
L’eau qui tombe à grand bruit :
Voici, voici l’orage ;
Voilà l’éclair qui luit.

Entends-tu le tonnerre ?
Il roule en approchant :
Prends un abri, bergère,
A ma droite en marchant.
Je vois notre cabane…
Et, tiens, voici venir
Ma mère et ma sœur Anne,
Qui vont l’étable ouvrir.


Bonsoir, bonsoir, ma mère :
Ma sœur Anne bonsoir ;
J’amène ma bergère
Près de vous pour ce soir.
Va te sécher, ma mie,
Auprès de nos tisons ;
Sœur, fais-lui compagnie ;
Entrez, petits moutons.

Soignons bien, ô ma mère !
Son tant joli troupeau
Donnez plus de litière
A son petit agneau.
C’est fait : allons près d’elle.
Eh bien donc, te voilà ?
En corset, qu’elle est belle !
Ma mère, voyez-la.

Soupons : prends cette chaise,
Tu seras près de moi,
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi,
Goûte de ce laitage,
Mais tu ne manges pas ?
Tu te sens de l’orage,
Il a lassé tes pas.

Eh bien, voilà ta couche,
Dors-y jusqu’au jour,
Laisse-moi sur ta bouche,
Prendre un baiser d’amour.
Ne rougis pas, bergère,
Ma mère et moi, demain,
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.



Sources : Album Chantant.
                © Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
             le blog de ceux qui aiment l'Auvergne, et de ceux qui ne la connaissent pas.


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