La glaneuse.

CPA  l'été

La glaneuse. (poème)



Je cheminais dans un sentier
Qui serpente à l’ombre des chênes,
Seul, oubliant le monde entier,
Je cheminais dans un sentier.
L’oiseau chantait dans l’églantier
Et volait aux sources prochaines.
Je cheminais dans un sentier
Qui serpente à l’ombre des chênes.




Soudain, le long du vert taillis,
Parut une belle glaneuse.
Les champs en furent éblouis
Soudain, le long du vert taillis.
Elle allait portant des épis
En longue gerbe lumineuse.
Soudain, le long du vert taillis,
Parut une belle glaneuse.

Le soleil dardait ses rayons
Et brûlait son col et sa bouche.
Sur sa poitrine et ses haillons,
Le soleil dardait ses rayons.
C’était la reine des sillons,
Superbe, naïve et farouche
Le soleil dardait ses rayons
Et brûlait son col et sa bouche.

Quand elle passa près de moi
Je dis : « Bonsoir, Mademoiselle. »

J’éprouvai comme un vague effroi,
Quand elle passa près de moi.
Mais, simplement et sans émoi :
« Bonsoir, Monsieur, » répondit-elle.
Quand elle passa près de moi,
Je dis : « Bonsoir, Mademoiselle. »


Elle marchait sans se hâter,
De ses pieds nus courbant les herbes.
Ne songeant pas à m’éviter
Elle marchait sans se hâter.
Qui donc eût osé l’arrêter
Cette glaneuse aux airs superbes ?
Elle marchait sans se hâter,
De ses pieds nus courbant les herbes.

Je me retournai cependant
Et je la vis parmi les branches,
Un bras levé, l’autre pendant.
Je me retournai cependant.
Elle allait sous le ciel ardent,
Robuste et droite sur ses hanches,
Je me retournai cependant
Et je la vis parmi les branches.

Longtemps, je la suivis des yeux
Se perdant…là-bas… sous les chênes…
Ravi, mais presque soucieux,
Longtemps, je la suivis des yeux.
L’oiseau triste et silencieux
Avait fui les sources prochaines,
Longtemps, je la suivis des yeux,
Se perdant…là-bas…sous les chênes…





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