Les Béates de Haute-Loire.

Les Béates.


Maison de la Béate

La maison de la Béate.

  Dans tout hameau du Velay, on voit une petite maison basse que surmonte une cloche : c’est la maison de la « Béate ».

La « Béate » est une pauvre créature de dévouement et de charité ; le plus souvent, elle est, dans une famille trop nombreuse, la fille disgraciée, celle qui ne se mariera jamais. Elle a passé une année ou deux dans un couvent du Puy où elle a été  tant bien que mal instruite et préparée à sa mission.
  Elle n’est point une religieuse ; elle n’a point prononcé de vœux ; elle ne dépend d’aucune congrégation.
Officiellement on l’appelle « Dame de l’instruction ». Elle va se fixer dans un village de la montagne où sa fonction est d’enseigner à lire aux petits enfants, d’apprendre aux jeunes filles le métier de dentellière, de soigner les malades, de consoler les malheureux et s’ensevelir les morts.
  Sa maison est un asile, une crèche, une pharmacie et une école, car, lorsque la neige est venue il faut bien que chacun demeure enfermé dans son hameau : les chemins sont impraticables.
Ceux parmi lesquels elle vit, logent est nourrissent la « Béate ». On lui donne une maison. Puis chacun selon ses ressources, lui apporte du bois, de la farine, des volailles. Les plus riches lui remettent quelques menues monnaies.
 J’interroge : 
« L’influence de la « Béate » doit être grande ?
« Oui, sur les femmes qu’elle voit chaque jour à l’« Assemblée » et dont  elle écoute les bavardages ».« Mais cette influence ne s’étend pas jusque sur les hommes ? »
« Vous connaissez mal le paysan ! Aucune féministe n’entra jamais dans sa cervelle ; lui aussi a recours à la « Béate », mais c’est une femme, c’est une disgraciée ; il n’a pour elle qu’un robuste dédain »

L'assemblée
l'Assemblée.
  On me dit que les « Béates » sont aujourd’hui moins nombreuses que naguère : les écoles se sont multipliées dans la Haute-Loire comme dans le reste de la France ;  la bonne donneuse de remèdes et de conseils ne remplit plus sa fonction que dans les parties les plus âpres et les plus désolées de la région ; bien des maisons ont conservé la cloche d’autrefois, mais n’abritent plus aucune « Béate… ».



Sources : Bourgogne, Bourbonnais,  Velay et Auvergne, André Hallays, 1863.
                © Alain-Michel, Regards et Vie d'Auvergne.
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